Lunar Caustic

Lunar Caustic

Attention, il s’agit d’une édition précieuse. Outre la préface de Maurice Nadeau à l’édition de 1977 reprise ici et du texte de Clarisse Francillon la traductrice, nous avons droit à deux versions du texte. Comme le signale un autre préfacier repris par Nadeau, Lowry « travaillait sur cinq, dix ou même vingt variantes d’une phrase d’un paragraphe ou d’un chapitre, parmi lesquels il choisissait les meilleures, les combinait, les forgeait et les retravaillait sans relâche pour arriver au style chargé de sens et se lisant sur plusieurs plans, qui caractérise ses meilleurs écrits ». On comprend donc « la nécessité » des deux versions. Elle est encore nécessaire de par le fait que Le caustique Lunaire a été publié du vivant de Lowry alors que Lunar Caustic est posthume et semble avoir été retravaillé par la veuve et le professeur Birney. Si par endroits les retouches sont minimes au moins pour la chute on lit une grosse différence.

Si vous avez vu Rio Bravo vous vous souvenez peut-être de Dean Martin ivrogne allant repêcher une pièce de monnaie dans un crachoir. Ici nous sommes aussi en présence d’un alcoolique qui entre à l’hôpital pour une cure de désintoxication. C’est poignant. Doublement. D’une part, le rapport de l’auteur à l’alcool et, d’autre part, le rapport de l’auteur (ce qu’il écrit) à ce qu’il vit. Et si vous lisez avec l’attention voulue vous prendrez conscience de la poésie qui se dégage de ces textes – comme la « part des anges », vous savez ce qui s’évapore pendant le vieillissement des alcools.

Je vous offre une petite phrase … »les cheminées d’usines agitaient indéfiniment leurs tristes mouchoirs de fumée. »

Bonne lecture.

Lunar Caustic
Auteur : Malcom Lowry
Editeur : Maurice Nadeau

http://www.quinzaine-litteraire.presse.fr/catalogue-nadeau.php

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publié.