Je me suis permis de présenter les auteurs de la même façon que l’éditeur parce que cette manière de faire ne hiérarchise pas leur travail. J’ai longtemps fréquenté les bibliothèques françaises et j’ai toujours été surpris de voir les BD classées selon le scénariste. Imaginez vouloir tout lire d’un Tardi, par exemple… ou d’un Forest. Ici où l’accord entre scénariste et dessinateur est manifestement réussi et sonne « juste » je me sens contraint de les dissocier pour parler du tout. D’abord ce que l’on voit : les dessins, la mise en page. La mise en page est, je dirai, semi-classique avec des planches aux cases « strictes » et des planches avec débordements discrets et assez efficaces quand il est question de ce qui est présenté comme des souvenirs (attention la lecture des pages 116 à 124 par exemple demande une certaine attention). Pour ce qui est des dessins, par le fait qu’ils soient aquarellés par la mise en couleurs, certains visages semblent parfois « flous » cela n’a aucune importance tout simplement (et c’est là une des grandes qualités de cette BD) parce que les dessins ne sont pas redondants avec le texte.
L’histoire nous raconte comment Léonard découvre dans quelles circonstances un de ses amis florentins est mort assassiné. L’auteur insère l’histoire dans l’Histoire de Florence et dans celle de la France, sans oublier celle de la peinture en faisant appel à deux toiles de Léonard.
Que diriez-vous si un professeur de dessin associé à une enseignante d’Histoire proposaient à vos enfants un travail sur une BD ? Pardon, j’oubliais aussi un enseignant de français pour ce qui relève de la technique narrative.
Une BD intelligente qui nourrit l’œil et l’esprit à condition de la lire… puis de la regarder.
Comment ? Je ne vous ai pas dit qui raconte et qui dessine ! Regardez dans les pages de garde, les croquis de recherche sont signés…
Léonard de Vinci, l’ombre de la conjuration
Auteurs : De Nardo & Lucchi
Editeur : Mosquito
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