L’illustration de couverture est sur un bandeau… je me permettrai de trouver l’idée un peu triste surtout avec le beau minotaure présenté ici. Le bandeau dégradé, perdu laisse au livre une banale couverture bleue… Peut-être faut-il penser à ranger le bandeau avant de manipuler l’ouvrage.

Attention ! La lecture demande ici une certaine accoutumance, elle ne se laisse pas faire facilement. Il faut apprivoiser les tournures et les usages de l’auteur… Ce n’est pas long. Car il parvient vite à vous saisir par la manche, juste avant que vous n’ayez envie de l’abandonner.

Un individu qui sait qu’on va venir le chercher parce qu’il a commis une faute grave se souvient et se raconte, un peu à la manière de Jean Gabin dans Le jour se lève, pour vous donner une idée vague. Mais nous sommes en Haïti en milieu Vaudou où tout est bon pour échapper aux contraintes. Ainsi notre personnage dispose d’un Autre Intérieur avec lequel il dialogue, d’un travail de livreur de journaux, d’un Empereur à respecter ou non, d’un patron responsable et d’une femme qui l’obsède et qu’il aime avant qu’elle ne disparaisse. Et l’auteur parvient à nous faire endosser ‘la colère’ de celui qui attend. Une colère contre ce qui nous maintient dans notre état de pauvre être ou de pauvre erre… Il se pourrait alors que mon rapprochement avec le film de Marcel Carné soit moins fortuit, moins léger qu’il paraît. Et je vous rappelle que le minotaure était enfermé dans un labyrinthe imaginé par l’architecte Dédale…

A lire lentement pour se laisser posséder, ou très vite pour éviter de l’être.

Bonne lecture.

L’Empereur
Auteur : Makenzy Orcel
Editeur : Rivages

www.payot-rivages.net

L'Empereur
4.0Note Finale

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publié.