Le cœur sauvage
Un rouge assez violent devrait vous tirer l’œil en couverture. Tout comme le titre français assez éloigné du titre original : Half wild. Je vous avoue que ce genre de recueil est pour moi assez difficile à chroniquer. Il me donne d’abord l’impression d’être un recueil de fin d’études de n’importe quelle école/université où l’on vous apprend à écrire. Attention, je ne veux pas dire qu’il s’agit de simples exercices de style. Non, mais cela peut paraître un tant soit peu artificiel, voire imitation/hommage. Là j’ai simplement reconnu un mélange un peu laborieux de Tennessee Williams, Ernest Hemingway et Scott Fitzgerald… Heureusement, l’auteure est une femme et les personnages principaux sont plus souvent des femmes, cela doit nous donner à lire quelque chose de différent. Je me suis attaché à deux textes – on notera au passage qu’il n’y a pas de nouvelle portant le titre du recueil. Le premier : Silver Creek parce qu’en général il donne le ton et est censé vous inciter à poursuivre votre lecture et le second : Au cœur des bois. Mais j’aurais pu tout aussi bien vous parler de Chouette rayée ou de Les Tourtereaux. Il se dégage en effet de ces nouvelles un lourd sentiment d’impuissance, de plus ou moins ratage de vie. L’héroïne de Au cœur des bois a épousé un promoteur immobilier et l’aide à acquérir pour pas cher les terrains des vieux, des pauvres qui habitent encore la région où elle est née… On pourrait la traiter de « pauvre petite fille riche ». Silver Creek traite de la relation entre une mère et sa fille, entre les rêves et désirs de l’une et les rêves et désirs de l’autre… et laisse une impression de sables mouvants.
Vous avez compris maintenant ce que je veux dire quand je parle d’artificiel. Il est bien évident que l’auteure endosse le temps de l’écriture la peau de ses personnages mais ne les habite pas.
Bonne lecture.
Le cœur sauvage
Auteure : Robin Macarthur
Editeur : Albin Michel
Collection : Terre d’Amérique
-
- Le cœur sauvage
Laisser un commentaire