Le bonheur national brut
Un titre intéressant, intrigant n’est-ce pas ? Et je peux au moins vous dire une chose : son rapport avec le roman est tout à fait indirect, sauf à considérer que les quatre personnages principaux semblent être à la recherche dudit bonheur.
François Roux nous racontent l’histoire de quatre individus qui passent le bac en 1981. Paul qui assumera son homosexualité, Rodolphe qui fera une carrière politique, Benoît qui après son échec à l’examen s’essayera vainement comme photographe de presse mais réussira comme son maître Helmut Newton et Tanguy qui ayant fait de brillantes études dans une école de commerce réussira son entreprise… François Roux alterne les épisodes tantôt avec l’un tantôt avec l’autre ou tous ensemble et l’on voit les personnages vieillir, aimer, vivre et mourir pour l’un d’entre eux – je ne vous dirai pas lequel… Mais si les quatre personnages nous permettent de découvrir la France des années 80 avant de nous retrouver en 2009 pour s’arrêter en 2012 et nous donne une idée de la vie on reste un peu sur notre faim pour ce qui est des événements politiques, culturels, etc. Nous avons bien un mort du sida mais la réflexion sur l’homosexualité et la maladie est plus ou moins occultée. C’est comme si les personnages étaient plus préoccupés par leur vie que par le monde et la société autour d’eux. En fait en lisant attentivement vous remarquerez des phrases qui vous prennent à témoin ou qui vous transforment en observateur. Vous devenez alors lecteur spectateur…
Je ne résiste pas au plaisir d’une citation. C’est Paul qui commente son « coming out » auprès de ses amis : « Tout en parlant, je réalisai combien les mots, s’ils ne sont pas flétris par l’orgueil, le mensonge ou la honte, peuvent devenir apaisants et merveilleusement libérateurs. »
Bonne lecture ou bon retour sur le passé pour certains…
Le bonheur national brut
Auteur : François Roux
Editeur : Albin Michel
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