Attention ! Regardez attentivement l’illustration de couverture avant de vous offusquer publiquement pour éventuellement vous donner un genre. Il n’y a rien de pornographique ou même d’érotique dans cette couverture. Et le titre même considéré tout seul n’a rien de scandaleux.
Il y a peu je vous parlais de « American Prophète » un roman écrit par un auteur issu d’un atelier d’écriture et je vous en disais grand bien. « La position » relève du même procédé. Meg Wolitzer est issue d’un atelier d’écriture et enseigne dans le même genre de lieu. Et son livre me semble un pur produit de ces ateliers. Pourquoi ? Simplement parce que techniquement parlant on ne peut rien lui reprocher – les quelques broutilles que vous pourrez trouver ici relèvent de la traduction, pas de l’écriture. On a l’impression que tout a été mûrement planifié, réfléchi, analysé, pensé – surtout l’angle de vue – avant de commencer à écrire. La quatrième de couverture vous a livré l’idée du livre : quatre « enfants » découvrent par hasard le Kama soutra réalisé avec leurs parents comme acteurs-modèles. Et comme il se doit ils en sont traumatisés. On ne découvre pas la scène primitive impunément. La famille éclate, chacun cherchant à se reconstruire, les parents se séparent mais quelqu’un chez l’éditeur décide qu’une réédition serait la bienvenue. Mais le mari refuse et Michael – le premier des garçons – doit le faire plier.
Une idée passionnante, hélas un peu gâchée par le traitement choisi par Meg Wolitzer. Elle raconte et commente en même temps. En fait elle laisse trop peu d’initiatives au lecteur. Et si ce dernier peut goûter le récit de la vie des uns et des autres, il n’est pas certain qu’il apprécie les commentaires surtout lorsqu’ils le privent de sa propre analyse, de sa réflexion en lui en imposant une qui est censée être, ou se croit, humoristique. De plus il me semble que notre petit monde européen est moins « coincé » que le monde US.
Une manière d’appréhender les USA… Bonne lecture.
La position
Auteure : Meg Wolitzer
Editeur : 10-18
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