La grande évasion – La Ballade de Tilman Razine

La grande évasion – La ballade de Tilman Razine – Extrait

Ultime tome de la série concept mettant en scène des évasions remarquables, cette Ballade de Tilman Razine ne restera pas forcément dans les annales de l’histoire de la bande dessinée mais est suffisamment convaincante pour figurer dans la moitié supérieure du thème. Début du XXème siècle, le chantier du Transsibérien se termine grâce à l’utilisation de prisonniers politiques. Entre travaux forcés et privations propres aux Goulags, Tilman Razine arrivera-t-il à galvaniser suffisamment ces hommes pour que tout espoir de liberté ne s’éteigne pas, telle la flamme de cette bougie soufflée par le vent sifflant de la Taïga ?

En utilisant des principes déjà bien connus, notamment des amateurs de comics, et en les mélangeant avec des éléments historiques réels ou crédibles, Kris parvient à susciter la curiosité et l’envie nécessaire à tourner les pages de tout album. Il manque sans doute la petite étincelle, l’effet de surprise qui emballerait réellement le récit, tant tout y est prévisible. Le dessin de Guillaume Martinez ne contribue pas à sortir l’album de son relatif anonymat : c’est juste, c’est proportionné, c’est réussi pour les portraits de personnages connus, mais il manque là aussi un brin d’originalité, cette touche si personnelle faisant que l’on reconnaisse le style du dessinateur au premier coup d’œil. Malgré ses défauts, il règne une réelle atmosphère dans ces pages, la solitude sibérienne et la mélancolie russe nous surprennent à souhaiter et à guetter l’apparition de Dersou Ouzala. En effet, l’ombre du cinéma de Kurosawa ou des écrits de Soljenitsyne plane sur cet album au charme slave. Sans être inoubliable, cette Ballade de Tilman Razine clôt très honorablement le concept de La Grande Évasion.

La grande évasion
La Ballade de Tilman Razine
Série de one-shots terminée
Dessinateur : Martinez
Scénariste : Kris
Éditeur : Delcourt
Collection : Conquistador