Petit conseil : avant d’entrer dans ce roman, observez l’illustration de sa couverture, faites jouer le livre dans vos mains, je veux dire orientez différemment ce Picasso et regardez. En principe vous comprendrez à quel point c’est un chef-d’œuvre. Ensuite, lisez bien le résumé en quatrième de couverture et ce qui est dit de l’auteur.
En 1939, Michel Suter, étudiant en médecine désargenté, fréquente la haute bourgeoisie genevoise, il a su séduire Oriane, la sœur d’un ami de riche famille. Et par ses silences donne l’impression de cautionner les attitudes pro-allemandes et anti-juives. Par hasard, il devient l’ami d’un couple de jeunes juifs qui, avec leur petite fille Sarah, séjournent un peu en Suisse avant de s’installer en France. Judith, la jeune femme, a confié à Michel un Picasso. On sait ce qu’il advient des juifs en France et le couple tente de se réfugier à nouveau en Suisse. Il est arrêté avant de passer la frontière et confié aux Allemands. Michel qui était sur le point d’épouser Oriane se sent responsable et décide de libérer le couple. Il apprend qu’il est à Smolensk et parvient à se faire admettre dans une équipe de médecins et infirmières suisses qui, sous le couvert de la Croix Rouge, sont volontaires pour aller soigner les blessés sur le front russe. Et Michel va être témoin et subir cette guerre.
Comme l’auteur a pris soin de nous raconter « rétrospectivement » l’histoire… nous connaissons la fin de son odyssée mais pas celle de l’histoire… Il faut donc lire jusqu’au bout pour découvrir que, mais nous le savions, toute vérité n’est pas bonne à dire. Peut-être trouverez-vous l’idée de ce solitaire-solidaire un peu excessive, difficile à admettre ou croire mais je pense qu’ils ont été plus nombreux qu’on ne l’imagine. Peut-être n’ont-ils pas eu besoin de se glorifier ? Peut-être n’ont-ils pas trouvé de romancier ou d’historien pour parler d’eux. L’important est qu’ils aient agi…
A lire tranquillement pour bien mesurer ce qui est histoire.
La faute
Auteur : Daniel Monnat
Editeur : Slatkine
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