En sous-titre : Lettres 1947-1967. Il s’agit bien sûr d’un choix de lettres auquel on a ajouté quelques missives reçues par le Che. Je me permettrai d’apprécier l’illustration de couverture, si, si. Je lui trouve une douceur sereine, apaisante. Commencez votre lecture par la préface de la fille du révolutionnaire… Et n’oubliez si possible jamais au cours de votre lecture qu’un qualificatif comme ‘médecin’, ‘orateur’ etc. est toujours réducteur.

Celui qui écrit ses lettres est d’abord et ‘simplement ‘ un humain qui s’émeut et se passionne. S’il met dans les mots qu’il écrit toute la ferveur qui l’anime il sait aussi qu’ils perdront de leur densité lorsqu’ils seront lus par le destinataire. Trois photos illustrent le recueil et il me semble qu’elles résument parfaitement ce que l’on sait de l’homme : Révolutionnaire, Orateur-Organisateur, Réfléchi et c’est ce qui se sent, se montre dans les lettres. On notera qu’il ne sourit que sur une seule, mais j’ai souvenir d’en avoir vu beaucoup où il sourit à la manière des personnes qui vous engagent à parler et qui vous écoutent, pour apprendre, pour découvrir et comprendre. Le Che mérite d’être lu, je pense. Au moins pour corriger l’image courante que nous en avons et qui est fausse. Son portrait sur les T-shirts et drapeaux a-t-il encore un sens de porteur de révolution ou ne représente-t-il plus que lui-même comme icône ? On le dit/sait révolutionnaire, combattant l’ordre établi, fauteur de troubles mais s’est-on interrogé sur les pouvoirs combattus, sur ceux qui les soutenaient ? S’est-on vraiment demandé pourquoi le Che avait quitté Cuba alors qu’il y bénéficiait d’un statut de second de la Révolution ? Il me semble que le fait que son corps soit resté ‘caché’ pendant près de trente ans (voir notice biographique en fin de volume) est un indice fort de la puissance « symbolique » et humaine de l’individu. Et je crois qu’il est – plus que jamais ? – nécessaire et utile de se faire ses propres idées par soi-même… sans attendre qu’on nous les dicte ou suggère.

Bonne lecture, lente.

PS : si vous avez le temps, et si ce n’est pas encore fait, visionnez le film de Walter Salles : Carnets de voyage, et/ou les deux de Steven Soderbergh : Le Che

Je t’embrasse avec toute ma ferveur révolutionnaire
Auteur : Ernesto Che Guevara
Editeur : 10/18

www.10-18.fr

Je t'embrasse avec toute ma ferveur révolutionnaire
5.0Note Finale

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