Naviguant entre mélancolie, poésie et rêveries sur un style ambiant pop, le duo adelphique sort son premier opus « Chagrin Bleu » le 21 octobre prochain sous le label Bongo Joe Records. Les artistes genevois « Citron Citron » nous séduisent par leur univers singulier, leurs mélodies à la fois contemporaines et intimes. Plus de détails dans cette interview !

Pourquoi « citron citron » ?
On avait un petit chat qu’on aimait beaucoup. On l’avait nommé Citron car il était tout jaune. Il a  beaucoup marqué notre enfance, et il a grandi avec nous. Quand il est mort, on a composé un morceau sur lui (Citron). Aussi, ce nom évoque nos deux coupes au bol blondes, comme deux moitiés d’un citron.

 Une très grande poésie imprègne vos titres. Est-ce un univers dans lequel vous avez toujours  baignés?
Pas particulièrement… Mais Zoé a développé un goût pour l’écriture durant son adolescence, par  la poésie et le théâtre. Elle écrivait beaucoup mais s’en est éloignée un moment, par lassitude peut-être. C’est un peu plus tard qu’elle s’en rapprocha de nouveau, de manière plus concrète par  la musique et le son.  Augustin, lui, a plutôt eu une relation conflictuelle avec la poésie. Il fallait toujours lire des  poèmes devant toute la classe. Il était plutôt attiré par la poésie dans le dessin et la peinture.

 Quel a été le déclic pour vous orienter vers ce type de sonorités / style ?
Quand on a commencé à jouer ensemble, on faisait partie d’un groupe de musique ambiante et  expérimentale (Burning Spiaggia). C’étaient de longues plages de musique abstraite et  improvisée, avec violon, voix, percussions, synthétiseurs et projections vidéos. Quand on a lancé  Citron Citron en duo, on a gardé nos sonorités, en les adaptant dans un style plus pop, et plus  intime.

Quels sont les artistes d’hier et d’aujourd’hui qui vous inspirent ?
Brigitte Fontaine, Kae Tempest, Little Simz, Domenique Dumont, Angelo Badalamenti  (compositeur de la musique de la série Twin Peaks de David Lynch), The Space Lady, et aussi  tous les vinyles qu’on écoutait avec notre père quand on était petit.e.s (de la new wave  principalement) OMD, Anne Clark, Human League, Devo, et bien d’autres…

 Qui vous a le plus soutenu / encouragé dans vos projets?
Depuis qu’on est très jeunes, nos parents (eux-mêmes musiciens dans le monde de la  musique classique) nous ont poussé.e.s à jouer d’un instrument. On a commencé très tôt, Zoé au violon et Augustin à l’accordéon. On devait travailler chaque jour à la maison. Quand on a commencé nos projets et groupes, iels nous ont toujours soutenu.e.s!  Et évidemment, Quentin Pilet, Cyril Yeterian, et l’équipe des Disques Bongo Joe, qui nous  soutenu.e.s et encouragé.e.s depuis nos premières démos. 

Comment prenez-vous l’habitude de composer ?
Il n’y a pas vraiment d’habitudes, ça change à chaque morceau. On part souvent de textes de Zoé, puis c’est un ping-pong d’idées. On improvise, on fait des collages qu’on structure petit à petit. Le processus est intuitif et pas vraiment établi. Pour ce premier album, on a imaginé et composé les premières esquisses des chansons à la maison, lors du premier confinement (d’ailleurs on a regardé tout Twin Peaks à cette période et ça nous a beaucoup inspiré). On avait que ça à faire et à penser. On avait monté un mini studio dans nos chambres, ça a sans doute joué dans la direction que les morceaux ont pris.

 Qu’est-ce qui vous remue les tripes ? 
Difficile de répondre à cette question ! Plein de choses nous remuent les tripes. Prendre soin de nos proches. Et de soi-même, gérer les angoisses et le stress. Questionner les rapports de pouvoir dans le travail et dans les relations. Trouver notre place en tant qu’artistes…  Sinon, le chant des corbeaux le matin, et les magnets sur les frigos. … MAIS QUI A TUÉ LAURA PALMER ??? … bon sang …  

Vos coups de coeur musicaux du moment ?
Pour Zoé : L’album Government Tropicana de Lex Amor. Pour Augustin: L’album Promises de Pharoah Sanders & Floating Points

 Une anecdote à partager ?
Notre plus grand rêve est de jouer dans un bar à chats. Mais on ne sait pas si les chats aimeraient… il faudrait que ce soit un 9 juillet, date fétiche de Citron Citron car notre premier concert (complètement improvisé et 100% brut) fut au festival de la cité à Lausanne le 9 juillet 2019. Puis après une phase de composition pendant laquelle notre style s’est précisé, on a fait notre “deuxième premier concert” le 9 juillet 2021 à Bongo Joe. Et le 9 juillet 2022 c’est au Summerfest Gurzelen à Bienne qu’on a joué. Donc c’est un peu l’anniversaire du projet ! (en plus  on est cancer tou.te.s les deux)

 Une (des) rencontre(s) cruciale(s) ?
La rencontre avec Jacco Gardner a été vraiment importante. C’est lui qui s’est occupé du mix de l’album. On est allé.e.s travailler dans son studio à Anvers, un endroit magnifique rempli de vieux  instruments, de machines, d’échos à bandes, et de petits chats. Il a vraiment apporté sa touche organique et planante aux morceaux.

 Vers quelles ambitions vous orientez-vous pour la suite de votre carrière ?  
Après avoir beaucoup travaillé dans notre bulle, de notre côté, on voudrait surtout jouer des concerts, tourner et partager cet album avec les gens. En parallèle, on a déjà commencé à composer le prochain disque. On aimerait continuer à collaborer avec des artistes qu’on aime (on a invité Fhunyue Gao et Sébastien Bui à jouer sur le 1er album). C’est important pour nous de travailler avec d’autres personnes, pour partager les  idées, donner et recevoir.

 Vos prochaines actualités ? (concerts, festival…)
Notre album Chagrin bleu sort le 21 octobre ! Le premier single La nuit galope est déjà sorti, et un autre morceau suivra, accompagné d’un clip. On tournera en Suisse pour la sortie du disque, dont notamment le vernissage à l’Écurie (Genève) le 29 octobre. 

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Crédits photos : Loana Amen

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