La lecture du petit livret qui accompagne ces musiques m’apprend que les deux premières musiques de Georges Delerue ayant illustrés des films n’ont pas été enregistrées, ce qui explique qu’elles ne figurent pas ici. C’est je crois significatif de la façon dont nous abordons ces musiques. Je crois avoir repéré trois façons. La première est l’indifférence, je veux dire que, sortis de la salle, nous ne l’entendons plus. La seconde est le souvenir : soit l’entendre nous renvoie aux images soit des images ou des dialogues nous renvoient la musique, soit nous avons gardé la musique et presque oublié les images… Qui se souvient d’Ainsi parlait Zarathoustra ? de Chabadabada et de la Ford mustang, de Maria et des escaliers métalliques, ou des deux sœurs jumelles ? Quelles belles musiques de films ! Vous souvenez-vous des histoires et des images ? Et en regardant la durée des plages présentées ici, de la plus courte 0’49 à la plus longue 5’31, les morceaux ne sont pas longs…On se demande à quoi servent ces musiques, je crois qu’elles illustrent, soulignent, rehaussent ce que l’on voit sans gêner notre vision (est-ce pour cela qu’on ne les retient pas ?). Elles aident à voir. Ici par exemple sans me souvenir de la musique d’Hiroshima mon amour, l’audition de la valse a ramené les images, idem pour Tirez sur le pianiste et pour confirmer mes propos les musiques de Jules et Jim et d’Une aussi longue absence n’ont pas fait revenir les images occultées par Le tourbillon chanté par Jeanne Moreau et Trois petites notes de musique par Cora Vaucaire.
Je vous propose trois manières d’écouter Georges Delerue. Brute, sans chercher à relier à des images comme pour s’approprier sa musique. Sophistiquée, en commençant par celles des films que vous connaissez… et enfin après avoir regardé au moins un des films dont il est ici question, il serait étonnant et dommage que vous n’en ayez pas un.
Bonne écoute.
Georges Delerue, bandes originales de films 1959-1962
2 CD
Editeur : Frémeaux & Associés
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