Une bonne couverture, simple, engageante et respectueuse. J’espère que beaucoup de femmes pourront prendre le temps de lire cette biographie. De découvrir une femme engagée dans des combats pour l’humain, pour la personne et qui a su mener une vie pleine et entière. Je pense que vous connaissez Laure Adler, que je crois intellectuellement apparentée à Françoise Héritier. Au fil de ma lecture j’ai cru constater combien elle cherchait à faire comprendre/connaître celle qui admirait Claude Lévi-Strauss et qui sut en même temps pousser plus loin les analyses du maître. Celle qui lutta pour dénoncer et contrer les oppressions dont souffrent les femmes. On lui doit la dénonciation du viol comme arme de guerre et une lutte intelligente contre les désinformations à propos du sida. Mais je me rends compte en écrivant cela que me contente de re-citer ce que raconte Laure Adler. Alors que ma lecture m’apprenait en même temps les épreuves de la vie que Françoise Héritier affrontait. En fait savoir qu’elle fut disciple de Lévi-Strauss puis en conflit avec lui sur certaines idées reste abstrait, peut-être mémorable pour ceux que cela passionne. Alors que la savoir proche de certaines femmes de tribus africaines, mère d’une fille, chercheuse la rend humaine. Et nous pousse à la lire pour comprendre les combats qu’elle a menés. Suis-je clair ? Je pense que je ne dois pas vous en dire plus. C’est à vous de découvrir et de percevoir ce qui transparait dans ce que nous livre Laure Adler : le goût des autres chez quelqu’un de curieux qui a appris à vivre en même temps qu’elle apprenait son métier d’ethnologue. Nota : le livre est illustré de photos mais je regrette l’absence d’une bibliographie de Françoise Héritier.

Dans les pages concernant le sida, Laure Adler cite Michel Foucault et je me permets de vous retranscrire cette citation : « Que vaudrait l’acharnement du savoir s’il ne devait assurer que l’acquisition des connaissances, et non pas, d’une certaine façon et autant que faire se peut, l’égarement de celui qui connaît ? Il y a des moments dans la vie où la question de savoir si on peut penser autrement qu’on ne pense et percevoir autrement qu’on ne voit est indispensable pour continuer à regarder ou à réfléchir. ».

Bonne lecture.

Françoise Héritier, le goût des autres
Auteure : Laure Adler
Editeur : Albin Michel

www.albin-michel.fr

Françoise Héritier, le goût des autres
5.0Note Finale

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