Fées, weed & guillotines

Fées, weed & guillotines

S’il existait une notion de rapport qualité/prix en matière de littérature, la note de ce livre serait de 4 sur 4. Hélas vous devrez vous contenter de ma subjectivité pour décider ou non de l’acquérir. Je n’ai aucun intérêt personnel à son achat mais j’aimerais bien qu’il trouve un nombre de lecteurs plus que suffisant. Au moins pour inciter l’auteur à continuer d’écrire.

Ce roman a pour sous-titre : « Petite fantaisie pleine d’urbanité » qui dans un sens vous donne le ton. Il s’agit d’un roman dans lequel l’humour tient une grande place. Peut-être une place d’honneur selon votre lecture. Une fée achète les services d’un détective privé pour retrouver une personne. Dans le même temps, l’ami du détective, flic officiel est chargé d’enquêter sur un jeune homme et trois vieilles femmes découverts endormis dans un appartement. Heureusement, un collègue du flic appelé « Premier de la classe » découvre des liens entre les deux affaires. Il s’en suit une assez longue et bien orchestrée suite de rebondissements qui tantôt opposent, tantôt associent fées et humains… On sait que les fées tiennent les humains en grand mépris et que les humains ont beaucoup de mal – passé un certain âge – à croire aux fées. Pour justifier les rebondissements on imaginera avec l’auteur une conspiration chez les fées et la nécessité de protéger l’enfant-reine qui est un temps éduqué par les humains et des « nuisibles » : les « nuitons » dont la capacité à plonger leurs adversaires dans le sommeil n’a d’égale que leur profonde stupidité. Le tout est raconté dans cette langue d’aujourd’hui, vivante et riche qui confronte un classicisme certain et les plus intéressantes trouvailles du langage parlé. « Héroïsme sans conscience de l’héroïsme n’est que ruine de la frime. » « … rejouant le cri de Munch avec autant de volume sonore que l’original. » « … ratage assez réussi. ». Vous venez de lire trois exemples (il y en a beaucoup d’autres) de ce genre d’humour. Mais à la différence des comédiens qui le servent, il me semble que l’auteur ne se contente pas de réussir des bons mots, il ajoute une sorte de dérision, d’autodérision qui le met en complicité avec le lecteur.

Attention, lisez la fin avec la plus grande attention il m’a semblé y déceler les traces d’une suite potentielle…

Bonne lecture.

Mea Culpa : (cela me paraît plus juste que Nota ou PS) Lors de ma chronique de « L’évangile cannibale » de Fabien Clavel chez le même éditeur j’avais attribué à ce même éditeur l’absence de majuscule à certains mots qui l’auraient exigé. Ce choix typographique – et non la « faute » – est le choix de l’auteur… Je prie donc l’éditeur de bien vouloir me pardonner.

Fées, weed & guillotines
Auteur : Karim Berrouka
Editeur : ActuSF

www.editions-actusf.fr

Articles similaires

Une réponse

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publié.