Dimension W tomes 3 à 7 – Daily Passions

Dimension W – extrait

Après 2 tomes introductifs qui allaient un peu dans tous les sens pour présenter l’univers de Science Fiction de Dimension W, la série entre dans le vif du sujet. Au programme : enquête policière dans un hôtel hanté en 2 tomes (3 et 4) ; approfondissement du principal personnage et explications quand à sa taciturnité (5) avec également l’introduction de nombreux nouveaux personnages dont on se doute bien qu’ils reviendront un peu plus tard ; et enfin tout ce petit monde (et quelques autres) se retrouveront sur l’île de Pâques pour découvrir au fur et à mesure le secret de la catastrophe qui s’y est produite, changeant pour toujours la nature même de la Dimension W.

Dimension W peine à se trouver et à se « classer ». En cherchant à tout prix à éviter qu’on lui appose une étiquette (comme c’est très souvent le cas dans l’univers éditorial des mangas) pour qu’il rencontre aisément son public, la série semble s’être perdue en chemin. Cet univers futuriste où l’énergie gratuite est infinie, se puisant dans une autre dimension offrant des possibilités tout aussi infinies, ce qui permet à Yuji Iwahara de piocher à gauche et à droite, dans ce qu’il aime. Le souci c’est que cela donne un manga qui ne sait pas à quel « genre » il appartient : tantôt pure SF hard science, tantôt policier avec enquête à résoudre, tantôt quête au trésor, souvent en compétition avec un « méchant » à devancer. Le lecteur se perd donc logiquement parfois dans ce dédale « fourre-tout », mélanger (parfois un peu artificiellement) les thèmes appréciés ne suffisant pas à garantir un succès à son tour. Certes, à part certaines longueurs et certains personnages secondaires dont on se demande à quoi sert leurs éphémères apparitions, ça se lit quasiment sans ennui. Mais une fois fermé il est difficile de trouver un fil conducteur à tous ces tomes qui s’enchaînent, un plan directeur à l’auteur : où veut-il nous emmener ? Qu’a t’il choisi de nous raconter ? Le sait-il lui-même, parfois il est permis de douter. Ce manque de clarté et de vision se faisait déjà largement ressentir dans le premier tome et, pour une fois, la seule lecture du tome 1 permettra de savoir si on va aimer ou non. Bien que le suspense soit efficacement relancé à partir de l’arc situé sur l’Ile de Pâques (tome 6), comme si enfin l’auteur prenait la place qui lui est réellement nécessaire pour pouvoir nous raconter quelque chose d’un peu plus dense, d’un peu moins chaotique, quelque chose de plus structuré et, du coup, de plus prenant. Si cela se confirme dans le(s) prochain(s) volume(s), cette série pourrait enfin prendre son envol et libérer tout son potentiel. Il serait temps après plus d’une demie-douzaine de tomes…

Dimension W t.3 à t.7
Série en cours
Dessinateur et scénariste : Yuji Iwahara
Éditeur : Ki-Oon
Collection : Seinen