Regardez bien l’illustration de couverture avant de la déclarer insipide alors qu’elle est subtilement discrète et accrocheuse. Je suppose que comme moi vous avez des auteurs et des autrices de prédilection et d’autres qui vous insupportent, Jacques Boireau (1946 – 2011) est de ceux que j’apprécie.
Cette édition qui regroupe tous les textes jusque-là plus ou moins épars qui constituent les ‘chroniques’ est importante pour deux raisons. Elle redonne à un des grands auteurs francophones du genre SF un peu de visibilité – en espérant qu’elle soit suivie d’autres rééditions – et elle livre l’intégralité de cet ‘univers’ dans lequel les Arabes ayant succédés aux Romains ont envahi l’Occitanie. Une Occitanie que des ‘résistants’ rêvent de libérer. Les récits qui composent ces chroniques peuvent être considérés comme des ‘réactions’ individuelles à l’occupation. Des réactions personnelles, humaines en opposition à un collectif mou ‘tyrannique’. Peut-être parce qu’il est question d’Arabes, sans doute à cause du style de Boireau on peut, je pense, avoir parfois l’impression d’être dans du Camus, dans des Noces d’été. Je vous laisse vous en rendre compte par vous-mêmes et à défaut de l’habituelle citation, je vous propose une anecdote de lecture. Lecture faite en suivant le sommaire, j’arrive à La jeune fille, la mer et le temps et une chanson de Serge Reggiani s’impose à ma mémoire : L’enfant et l’avion. Elle est signée Jean-Loup Dabadie pour les paroles et Jacques Datin pour la musique et date de 1992. Et la bibliographie en fin de volume me signale que la première édition du texte de Boireau date de 1986. Je vous laisse à vos conclusions mais je vous suggère de lire, très lentement, en suivant le sommaire pour permettre aux textes d’éveiller en vous toutes les ‘ramifications’ mémorielles possibles, et je soupçonne qu’elles sont nombreuses.
Bonnes lectures.
Chroniques sarrasines
Auteur : Jacques Boireau
Editeur : Les moutons électriques
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