Sorti un peu de nulle part, presque en catimini pourrait-on dire, Chorus pourrait être la bonne petite surprise de cette fin d’année. Shooter spatiale bien arcade mêle à la fois l’action frénétique, hyper agréable en main, simple et efficace, et l’exploration interstellaire scénarisé. Les allemands de Fishlabs nous ont concocté un jeu vraiment sympathique, sans prétention, qui se dévore d’un bout à l’autre pour les fêtes de fin d’année.


Chorus nous fait le plaisir de proposer un style de jeu devenu trop rare depuis quelques années. C’est un bon vieux space shooter bien arcade. Dernièrement on a eu droit à Star Wars Squadrons ou dans un autre genre mais assez similaire, Everspace. Fish Labs n’en est pas à son premier coup d’essai car ils sont à l’origine de Galaxy on Fire 1, 2 et 3 sortis sur PC et mobile. D’ailleurs ça se ressent, Chorus ressemble sur plusieurs points à Galaxy on Fire 3, la patte est là, mais en beaucoup plus dynamique, ambitieux et évolué.

Chorus est un jeu d’envergure dit AA. C’est-à-dire qu’il a été développé par une équipe de développeurs de taille moyenne avec un budget moyen. Ce qui n’est pas vraiment comparable avec les AAA qui ont, eux, des budgets et des équipes beaucoup plus importants. C’est aussi la raison pour laquelle on le retrouve à un prix de vente plus bas et raisonnable. On est aussi sur une proposition disons plus ambitieuse qu’un jeu indie. C’est une vraie aventure complète assez longue avec un degré de finition plus que correct. Mais on sent juste qu’on est sur un jeu plus simple et moins complexe, en tout cas d’un point de vue graphique et technique, qu’un triple A.

La modélisation et les textures sont plutôt basiques tout en gardant une direction artistique des plus convenables. On dirait que le jeu à déjà quelques années dans le corps. Ceci dit, il y a pas mal de particules et de jolis effets aussi. Le jeu tourne proprement en 30 ou 60 images/seconde dépendamment de la plateforme. Les arrières plans sont aussi très beaux avec des planètes environnantes qui donne un effet d’immensité. Chorus mise plus sur son ambiance et son gameplay dynamique et efficace aux petits oignons.

Dans Chorus, on incarne Nara une pilote assez complexe. Alors qu’elle était à la tête de l’armée du Cercle, un culte de fanatiques interstellaires à la conquête de l’univers, elle prend conscience des atrocités qu’elle fait subir aux autres peuples. Elle décide alors de fuir et d’oublier son passé. Elle tente de se racheter et trouver sa rédemption en aidant les colonies des systèmes éloignés. Très tourmentée par ses actes, on entend souvent les pensées de Nara. Un peu comme une Senua dans Hellblade. Mais le passé revient toujours et Nara devra faire face au culte, mais aussi aux pirates de l’espace et à une puissance mystérieuse appelée les sans-visages.

Elle ne sera pas seule dans son périple. Son vaisseau qu’elle avait abandonné jadis va l’aider. Forsaken « Forsa » est l’IA du vaisseau. Il est doté d’une conscience. La relation entre Nara et son vaisseau est compliquée. Le vaisseau est très avancé avec des propriétés spéciales comme le drift. Il peut tirer à la gatling, lancer des missiles ainsi qu’utiliser un laser perçant les armures. Hyper maniable, Forsa se pilote au doigt et à l’œil. Il faudra cependant quelques heures de conduites pour maitriser tout son potentiel. Le drift est un peu perturbant au départ, et finalement tellement cool après.

Nara a aussi des pouvoirs spéciaux qui s’appellent des rites. Les rites permettent différentes actions qui se débloquent au fil de l’aventure. On commence avec le scanner pour trouver les points d’intérêts dans les environs. Assez classique et indispensable dans un jeu du genre en 2021. Puis on obtient la téléportation qui permet de se projeter directement derrière un ennemi à proximité. Ensuite c’est au tour de l’éclair qui perce l’armure d’un coup et fait partir l’ennemi en dérive. Je laisse les autres rites à découvrir, mais il y en a des pas mal. Il y a 6 rites dans le jeu. Il faut apprendre à les utiliser et à les combiner ensemble pour effectuer des manœuvres plutôt chouettes ce qui fera tout le sel du jeu.

Le gameplay est au cœur de Chorus et c’est sa grande force. Dès les premières secondes on prend du plaisir à piloter car les commandes sont simples et intuitives. Pas besoin de se triturer les méninges pour effectuer une manœuvre comme dans certains autres jeux du genre. C’est simple et très bien pensé comme dans un shooter classique, mais dans tous les sens. La difficulté du jeu ne vendra pas du pilotage. Faut-il encore réussir à s’orienter dans un environnement 3D. Le haut, le bas, la gauche, la droite, plus rien n’a de sens. Pas d’inquiétude, Chorus se passe dans l’espace dans des champs d’astéroïdes où la notion de bas et de haut n’ont pas beaucoup d’importance. Mais ça tourne beaucoup et très vite. Heureusement pour les sensibles, le jeu n’est pas en VR. Il ne propose d’ailleurs, et c’est dommage, pas de vue cockpit. Mais bizarrement, on est rarement perdu. Ça arrive de temps en temps de ne pas savoir où on est et de chercher son chemin, mais c’est plutôt rare. Les soucis viennent plus lorsque le vaisseau est lent ou qu’il est très proche d’un objet. C’est plus compliquer qu’à pleine vitesse dans de grands espaces.

Le level design est bien fait. Les combats du genre dogfight sont la base du gameplay. Il faut toujours rester en mouvement et combiner les rites, le drift, le turbo, l’esquive, les différentes armes et s’adapter aux différents types d’adversaires. C’est assez complet. Et en plus le vaisseau est upgradable avec de nouvelles armes et des composants qui feront monter en puissance. On peut acheter les pièces ou tenter de les gagner dans les nombreuses missions annexes. Dans les armes, on trouve aussi plusieurs types de gameplay. Il y a du full-automatique, du semi-automatique, de l’arme qui surchauffe vite avec une cadence frénétique, du plus lent mais qui tape fort qui demandera plus de précision, etc. On installe des modules pour augmenter certaines fonctions du vaisseau comme sa vitesse, son bouclier, ses refroidisseurs, la puissance des armes, etc. On peut adapter à son gout, mais il faudra faire des choix car seulement 3 modules sont installables à la fois. Après, on peut les changer n’importe quand lorsqu’ils sont débloqués.

Chorus n’est pas qu’un shooter. Il faut aussi explorer les différentes zones, au nombre de 6 ou 7. On navigue dans les champs d’astéroïdes à la recherche d’une station, d’un vaisseau en détresse, de pirates de l’espaces, de courses, etc. etc. Les missions secondaires sont assez nombreuses et assez diversifiées pour un jeu du genre. Bon ça se termine la plupart du temps en combat contre plusieurs ennemis. Après c’est un space shooter… Certains objectifs ne sont pas toujours clairs et on peut parfois perdre du temps à chercher ce qu’il faut faire. Il y a aussi de petites épreuves de pilotages qui demanderont de bien utiliser le drift. Il faut parfois actionner des cristaux rapidement et utiliser le drift et la vitesse sont la seule manière d’y arriver. Il y a aussi certains gros vaisseaux ennemis à détruire en tirant sur leurs générateurs d’énergie placé en ligne sous le vaisseau ou à l’intérieur. Et là, on fonce dessous en ligne droite pour drifter et tout shooter d’un coup avec style. Il y a des temples à visiter, des zones orageuses, de glaces, etc. Et même une ville. C’est plutôt pas mal.

Le jeu est assez long. En faisant beaucoup de missions annexes c’est facile 25-30 heures de gameplay. L’histoire est pas mal sans être folle non plus. Mais on sent que les devs ont voulu faire un effort à ce niveau-là. La mise en scène des cinématiques est plutôt pas mal avec des vidéos hors du vaisseau (alors que le gameplay est à 100% en vaisseau) et des batailles spatiales presque digne d’un Star Wars. Au moins sur l’intention, disons. Il y a eu aussi un effort pour scénariser les missions secondaires avec des personnages secondaires qui reviennent et dont on se rappelle quand même un peu. On apprend aussi l’historique de ce monde via des souvenirs figés en hologrammes.

Le tout forme un univers cohérent dont on prend part. Et ça c’est déjà pas mal. Le hic c’est que du coup il y a souvent beaucoup de dialogues (en anglais sous-titré fr, pas de vf) sans mise en scène et impossible de les skipper. Parfois c’est long. Autre bémol viendrait des boss fight qui ne sont pas incroyables ni mémorables. C’est pas mal, mais on sent bien le double A. La dernière mission beaucoup plus épique que le reste relève néanmoins le niveau.

Chorus est un bon jeu. Techniquement, c’est très moyen. C’est un AA ne l’oublie-on pas. Mais même sans être incroyable, il a ses moments. Il arrive à nous surprendre et nous faire plaisir grâce à son gameplay dynamique et plaisant, des dogfights spatiaux intenses et un système d’exploration et de quêtes annexes qui insistent à ne pas trop rusher le jeu grâce aux récompenses intéressantes. Ça fait bien le job. Le jeu donne même parfois à rêver d’un Star Fox du même style avec un peu plus de moyen. Avec ce gameplay, ses bonnes idées et le tout dans l’univers de Star Fox, ça serait le jeu ultime. Une excellente surprise pour un double A à 40 balles. Chorus est disponible sur PS4, Xbox One, Stadia, PS5, Xbox Series X|S & PC.

Les plus:

  • Un jeu AA fun de bonne facture
  • Le pilotage du vaisseau réussi
  • Des combats dynamiques
  • Une aventure plutôt longue et plutôt pas mal
  • Un contenu bien honnête (25-30 heures)
  • Des pouvoirs plutôt cool et bien pensé
  • L’ambiance et l’univers
  • La dernière mission

Les moins:

  • Pas de vue cockpit
  • Des dialogues parfois longs et inskippable
  • Quelques longueurs vers la fin
  • Des boss fights oubliables
  • Pas de voix française
  • Techniquement pas fou même s’il a ses moments

Editeur: Deep Silver et Koch Media
Développeur: Fishlabs
Date de sortie : 03 décembre 2021
Plateforme : Xbox Series X|S, PS5, Xbox One, PS4, STADIA & PC

Genre : Space Shooter

CHORVS
4.0Note Finale

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publié.