Couverture façon Soulages (un noir mat, un noir brillant) à peine soulignée de rouge et de blanc. Et pour mon goût, chose exceptionnelle : le noir mat supporte très bien vos doigts sans être marqué. Si vous me suivez, vous avec peut-être noté que j’ai un faible pour cet auteur. Je trouve son humour très subtil, son style vivant et sa critique de la société très juste.

L’action se déroule en France à la veille d’élection présidentielle dans un pays déliquescent où la débrouille et l’entraide semblent organiser la vie de ceux qui résistent. Simone est, comme ses parents, effondrée par la disparition soudaine de son frère Étienne, surnommé Dogo. Infirmière diplômée en ‘cabinet’ avec deux collègues, elle sort d’une déprime et décide de chercher son frère. La police, elle, laisse dormir le dossier sur une étagère. Simone lit ‘enfin’ la prose de son frère qui rédigeait des débuts parodiques de romans (une centaine), elle découvre ses compagnes et après un séjour en Italie, sillonne la France en covoiturage et train. Une lettre d’un éditeur sis pas loin de Digne annonce qu’il va publier les ‘débuts’ de Dogo. Simone se fait aider par un détective privé qu’elle met un peu dans son lit. Dans le même temps, Guignol, Gnafron et Madelon, surnom des trois comédiens et marionnettistes qui animent les personnages lyonnais et dont le théâtre a brûlé, se voient refuser tout soutien de la part des autorités et entrent en révolte. L’éditeur et son lieu de vie sont sympas et il donne à Simone de bonnes informations. Et surtout les deux derniers ‘débuts’ qu’il ne publie pas. Et Simone trouve et comprend… Le trio anarchisant s’est délité et il ne reste que Guignol.

Je ne vous en dirai pas plus. Vous avez compris qu’il y a plusieurs ‘récits’. Celui de la France où l’action a lieu, celui de la quête de Simone, celui du trio, celui des ‘débuts’ (j’en ai formellement reconnu deux), celui de ceux et celles qui interviennent dans le récit de Simone… c’est dense et parfaitement mêlé, enchaîné.

Conseil de lecture : lire d’une traite et y revenir plus tard pour mesurer ses souvenirs. Et pour me faire plaisir une citation de ce qu’est l’humour subtil de l’auteur, il s’agit d’un titre d’essai fictif : « Meissonnier et Bouguereau, le nu à l’épreuve du feu intérieur » (faites donc travailler vos moteurs).

Bonnes lectures.

En attendant Dogo
Auteur : Jean-Bernard Pouy
Editeur : Gallimard
Collection : La Noire

www.gallimard.fr

En attendant Dogo
5.0Note Finale

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