Une jolie couverture, attirante. Un roman qui suit Écoute le chant du vent et Flipper 1973 et clôt la trilogie du Rat. Mais qui peut se lire indépendamment. Un roman écrit à la première personne. Et peut-être aurez-vous comme moi l’impression que l’auteur parle de lui en se dédoublant. Il dit « Je » parce qu’il se voit, parce qu’il se parle. J’ai ainsi souvent eu le sentiment que l’auteur me racontait « oralement » ce qu’il faisait. D’abord à cause d’une certaine trivialité – il nous dit qu’il met les choses à la poubelle – puis pour ce qui est de son divorce il dit dans quel état sont les albums photos. Il ne dit pas vraiment ce qu’il pense ou ressent : il dit ce qui est. Et d’une telle façon que l’on sent qu’il est triste, plus triste qu’il ne le montre. Cela m’a remis en mémoire un très grand roman contemporain d’Albert Camus… vous voyez lequel ? Et au fil de ma lecture, sans que je sache exactement pourquoi, un texte de Pierre Mac Orlan mis en musique par Victor Marceau et chanté par Catherine Sauvage et plus récemment par Sanseverino, La fille de Londres… L’allusion au Rat sans doute mais peut-être aussi l’ambiance.

J’aimerais pouvoir lire Murakami dans le texte pour vérifier s’il me fait le même effet car je suppose que la traduction joue pour beaucoup. Il n’empêche, pour quelqu’un qui est devenu écrivain sur une impulsion et qui dit avoir inventé son style, c’est diablement lisible et difficile à abandonner une fois que l’on est entré. Comme si l’imaginaire était sans frontière, comme la musique.

Je ne vous en ai pas raconté beaucoup parce c’est inracontable. C’est générateur d’une ambiance particulière qu’au bout du compte on aime.

Bonne lecture.

La course du mouton sauvage
Auteur : Haruki Murakami
Editeur : Belfond

www.belfond.fr

La course du mouton sauvage
5.0Note Finale

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publié.