J’aime beaucoup l’illustration de couverture qui me fait penser à un reportage photos sur la mafia. En quatrième de couverture on nous dit que l’auteur est conseiller anti-mafia au Parlement italien et que ses livres sont traduits dans le monde entier. Et à sa lecture on ne peut en douter. C’est écrit avec une efficacité redoutable. Aucune précision, aucun détail inutile, pas la moindre introspection sans intérêt pour le récit et dans le même temps un policier attachant, Pietro Fenoglio, – peut-être parce qu’il est cultivé, amateur de Sherlock Holmes et très observateur – qui entretient avec son épouse des rapports très humains. On peut avoir l’impression d’être dans un Camilleri qui aurait perdu son accent sicilien. Un homme est retrouvé égorgé dans sa cuisine par sa femme de ménage. Et tout accuse le fils d’un honorable commerçant, étudiant. En arrivant sur la scène de crime, le policier perçoit quelque chose que sur l’instant il ne peut définir et cela suffit à le pousser à continuer son enquête alors que tous les témoignages convergent vers l’étudiant. Et c’est au hasard d’une rue que la perception initiale va réapparaître.
C’est subtil et clair. Bien sûr les amateurs passionnés du genre ne seront guère surpris mais je pense que la brièveté du tout et l’intérêt pour le policier devraient les attirer. Conseil de lecture : quand vous en serez à la page 151, cessez votre lecture un jour ou deux. Ce qu’il vous reste à lire est bref et ajoute une autre dimension au livre et à l’histoire en réintroduisant ce que vous avez lu dans la réalité et ses contingences… Un peu comme quand Watson vous donne des nouvelles des personnages concernés par ce qui précède. Il me semble que si les autres histoires de Gianrico Carofiglio sont du même calibre, les réunir par trois ferait de très beaux livres. Un auteur à suivre si ce n’est déjà fait. Lecture idéale et matinale de transports en commun pour s’aiguiser l’esprit.
Une vérité changeante
Auteur : Gianrico Carofiglio
Editeur : Slatkine & Cie
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