Je vais supposer que, comme moi, beaucoup d’entre vous connaissent mal ou peu Alain Jean-Marie. Il est né en Guadeloupe en 1945 et est à la fois un pianiste accompagnateur recherché et le créateur d’une musique initiée par le saxophoniste Robert Mavounzy et le tromboniste Albert Lirvat (Guadeloupéens aussi) qui mêle la musique caribéenne et les influences créoles du jazz.
Vous trouverez sur ces 4 CD l’intégrale de ce qu’il a baptisé Biguine reflections et enregistré en cinq albums entre 1992 et 2013. Enregistrement en trio avec Jean-Claude Montredon à la batterie (sauf pour le premier volume où c’est Serge Marne qui officie) et Éric Vinceno à la basse. On notera que les deux instrumentistes ont aussi composé quelques morceaux et que deux sont signés Henri Salvador. Que dire de plus sur de la musique (qui s’écoute) ? D’abord qu’effectivement – comme pour tous les grands noms du jazz – elle s’écoute. Je veux dire que votre activité pendant l’audition n’a pas intérêt à relever de l’exigeant ou du nécessaire car vous risquez de vous interrompre pour écouter. Elle crée entre les trois instruments une connivence très particulière qui, à mon sens, relève autant de leur virtuosité que de leur relation. J’ai éprouvé les mêmes sensations et plaisirs qu’à l’écoute de Keith Jarrett en trio. Et de temps en temps vous surprendrez vos pieds à battre la mesure, entraînés par le rythme dansant. Un mot pour ce qui est des titres qui risquent de vous échapper, ils relèvent du créole. J’ai tout de même noté que le dernier morceau s’intitule Korigan’s love et tout le monde sait que les Korrigans sont des lutins bretons…
Je supposerai enfin que cette musique en fond sonore d’une réunion entre amis ferait un remarquable liant…
Bonnes écoutes.
The Complete Alain Jean-Marie
4 CD
Editeur : Frémeaux & Associés
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