Une superbe illustration de couverture signée Patrick Atkins. Attention, ne ratez pas la page qui suit celle où est imprimée la citation de Daniel Boone. Il est important d’y lire la date pour bien comprendre de quelle guerre Tucker est le jeune vétéran de dix-huit ans démobilisé. A ce propos je voudrais faire une petite remarque, il semblerait que les États-Unis aient du mal avec leurs vétérans, qu’elle que soit leur guerre. Tucker rentre à pied et en auto-stop dans son Kentucky natal. Il fait la rencontre d’une jeune fille, Rhonda, et lui évite d’être violée par un oncle le jour de l’enterrement de son père… et elle le suit jusqu’à son village. Ils se marient et ont cinq enfants. Mais un jour, le chef, le responsable de l’assistante sociale qui s’occupe de la famille accompagne cette dernière et découvre que sur les cinq enfants une seule est normale. Et l’univers de Tucker vole en éclat au nom de la réglementation. Les Appalaches ne sont pas une tribu d’Indiens mais les premières montagnes que l’on trouve lorsque l’on se déplace d’est en ouest et si vous avez vu Délivrance le film de John Boorman vous pouvez vous faire une idée du décor et des habitants à l’époque du roman. Le passage, par exemple, qui décrit la montée de l’assistante sociale et de son chef vers les Tucker est remarquable. Et le tout est écrit avec ces phrases scalpels qui se contentent d’accumuler les informations en ajoutant un peu de ressenti en ponctuation. Et le lecteur se sent proche du personnage.
Vous vous souvenez, Délivrance est en couleur, mais là, la violence donne une impression de noir et blanc. Une violence feutrée et sourde dans laquelle, Glenn Ford ou Bogart avaient à se débattre. Avec parfois un sentiment de lire une préfiguration du premier Rambo.
Bonne lecture.
Nuits appalaches
Auteur : Chris Offutt
Editeur : Gallmeister
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