Nous sommes l'eau

Nous sommes l’eau

Vous avez le choix : ou vous considérez l’illustration de couverture comme une peinture abstraite ou vous y voyez un bord de plage au sable gris humide, à la mer blanche d’écume au ciel bleu. Pour ma part je regretterai un peu la place – énorme – occupée par le nom de l’auteur aux dépens du titre assez joli.

Attention ! il s’agit d’un pavé de 704 pages mais la traduction en français est d’une très grande lisibilité – c’est-à-dire qu’elle est en français fluide. Je suppose que la taille du nom de l’auteur est due au fait qu’il s’agit du quatrième roman de cet auteur traduit en français et que les trois premiers ont été réédités en poche. C’est le genre de roman dont on se dit que des scénaristes et des dialoguistes sont en train de triturer pour en réussir une adaptation – pour la TV ou le cinéma. Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : c’est bien écrit. A partir de ce qui constitue un prologue, on apprend deux choses très importantes. D’abord, des informations sur Josephus Jones, un noir retrouvé mort dans d’étranges circonstances, et qui fut peintre d’une tardive mais certaine renommée et ensuite qu’Annie Oh qui habitat la maison de Joséphus et peintre renommé est sur le point de se marier avec sa galeriste. Elle a été mariée à Orion Oh et lui a donné trois enfants. Wally Lamb nous raconte ces vies en nous les faisant partager. Tous les personnages parlent à la première personne. Ils se racontent et nous ne pouvons qu’adopter leur point de vue. Vous avez remarqué j’espère comment le JE est le bon chausse-pied pour emprunter les chaussures et les actes des héros-je. En suivant les souvenirs d’Orion et d’Annie Oh et de quelques autres nous découvrirons ce qui est arrivé à Annie et nous comprendrons la raison du titre. Mais nous aurons aussi droit à une vision de l’Amérique du nord assez subtile. Une vision, une image qui oscille entre celle de l’american way of life et celle que David Lynch a si bien mis en scène. Arrêtez-vous un instant pour réfléchir à ce que dit Annie Oh pages 146/147/148 de sa relation sexuelle avec Albie, le fils de la patronne de sa mère.

Il est trop tard pour en faire un livre de l’été mais au coin du feu pour un dimanche pluvieux il devrait vous consoler agréablement.

Bonne lecture.

Nous sommes l’eau
Auteur : Wally Lamb
Editeur : Belfond

www.belfond.fr

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