little tulip - extrait

little tulip – extrait

Et une petite note sur une page de gauche nous indique : « Traduit de l’anglais (États Unis) par Jeanne Guyon ». Et, avouons-le tout de suite, j’ai un faible pour la production graphique de François Boucq. Il est présenté en dernière page comme un successeur de Moebius/Gir mais il me semble qu’il a su se détacher très tôt de l’influence du maître. Et cela pour une raison bien simple, si le dessin peut effectivement par endroits rappeler le créateur de Blueberry, il me semble que les personnages imaginés par Boucq (Professeur Bourremou – Fluide Glacial -, Jérôme Moucherot, La mort (?) – Casterman -) sont originaux et ne doivent leur existence de papier qu’à lui. Il doit aussi son originalité au fait que, d’une part, il arrive à adoucir la violence et que, d’autre part, même la laideur est rendue avec une certaine grâce. Ici la « responsable » de l’orphelinat ou les chefs de gang conservent dans les traits les nuances de la vie que Charyn leur a conféré (de cet auteur on pourra lire avec profit « Marilyn la dingue » ou « Zyeux bleus », par exemple).

Ici il y a partage entre le récit autobiographique au passé et la réalité du présent. Le passé c’est l’apprentissage de la dure vie des goulag et du métier de tatoueur par un jeune enfant dont les parents américains vont subir un triste sort. Le présent c’est le fait que ce jeune enfant de retour aux États Unis est devenu adulte et travaille pour la police. Il voit ce que lui décrivent les gens et réussit ses portraits robots. Or un violeur tueur sévit dans le quartier, il tue la mère de la jeune fille qui veut apprendre à tatouer auprès de Little Tulip. Charyn, avec un grand sens de l’ellipse et du raccourci, souligne (parfois d’une impie phrase) le déroulement des événements qu’on ne voit pas. L’histoire se dénoue par le biais d’une touche de fantastique parfaitement supportable et si vous avez suivi, un peu expliquée page 77.

Bien sûr c’est de la BD pour adulte, non à cause de certaines cases, mais à cause de la violence présentée ici et qui peut paraître gratuite. Et il vous reste quelques analyses sur le regard et le dessin.
Du grand art.

Little Tulip
One-shot
Dessinateur : François Boucq
Scénariste : Jérôme Charyn
Éditeur : Le Lombard
Collection : Signé

http://www.lelombard.com/albums-fiche-bd/little-tulip/little-tulip,2910.html

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