Les romans de Cornouailles

Les romans de Cornouailles

Je me permettrai de regretter deux petites choses : d’abord l’absence de sommaire ou le fait que les titres des trois romans réunis en un seul volume ne figurent pas en haut des pages…et ensuite – puisque ce n’est pas signalé – l’absence de révision et d’harmonisation des traductions… Mais cela dit vous êtes en présence du cadeau de Noël idéal pour les grandes lectrices (je pars du principe que les femmes lisent plus que les hommes et qu’elles constituent la plus grosse part des lecteurs de Daphné du Maurier).

La préface de Tatiana de Rosnay vous incitera à lire les trois romans proposés. Permettez-moi encore de situer la « Cornouailles » c’est la région du sud-ouest de l’Angleterre et sa caractéristique est d’offrir une côte très découpée. J’en profite pour situer Daphné du Maurier dans la lignée littéraire de Robert Louis Stevenson et du roman d’aventure. On notera que sur ces trois romans deux ont des héroïnes directement féminines et que le troisième Ma cousine Rachel même raconté à la première personne par un homme met une femme en évidence.

Dans L’Auberge de la Jamaïque – l’auteure précise qu’au moment où elle a écrit le roman l’auberge existe et qu’elle a pris la peine de la présenter telle qu’elle a pu être au moment du récit – une jeune orpheline, Mary Yellan, est contrainte vu sa situation financière de se réfugier chez son oncle, Joss Merlin, qui tient l’auberge… Elle constate en demandant son chemin que les lieux n’ont pas bonne réputation. Après quelques erreurs d’appréciation et de jugement elle trouvera l’amour…

Dans La crique du Français l’action se passe au XVIIème siècle, l’héroïne est l’aristocrate locale Lady Dona qui s’ennuie beaucoup et se comporte en conséquence en prenant un amant et en osant des attitudes extravagantes pour son sexe et son rang… C’est aussi une sorte de garçon manqué. Anecdotiquement c’est à propos de ce roman surtout que l’on peut regretter l’absence de révision et d’harmonisation des traductions. En effet il est bizarre, par exemple, de lire le mot « bonne » pour servante ou nurse au 17ème alors qu’il n’est attesté qu’en 1708.

Dans Ma cousine Rachel, le seul des trois romans a avoir eu un succès critique alors que les trois ont eu un succès public, le personnage qui parle à la première personne et raconte est un homme. On peut penser, le roman sort en 1951, que ce héros masculin est mieux accepté par la critique que les présentes héroïnes. Philip le narrateur est le neveu d’Ambroise, il a vingt cinq ans et comme il le dit, avant Rachel, il était « naïf, aveugle, sourd, endormi. » Rachel vient troubler les deux hommes. Il s’agit d’un roman qui traite de jalousie et d’obsession.

Le choix de la préfacière, par ailleurs auteure à succès indique à mon sens que les romans de Daphné du Maurier n’ont pas une ride et que les lectrices vont adorer.

Un joli cadeau.

Les romans de Cornouailles
Auteure : Daphné du Maurier
Editeur : Albin Michel

www.albin-michel.fr

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