La saga des Howland, une riche famille de La Nouvelle-Orléans, n’est pas seulement l’histoire de cette famille, mais également et principalement celle de leur maison.

C’est Abigail, la petite fille de William Howland qui est la narratrice de l’histoire. Son grand-père William a eu une fille prénommée Abigail, la maman de notre narratrice. Celle-ci était de nature délicate et fragile et elle est décédée jeune, laissant sa fille orpheline à la charge de son grand-père.

William était un solitaire, mais lorsqu’il fit la connaissance de Margaret Carmichael, une Freejack de New Church, il la prit à son service avant de la prendre comme concubine. Elle était noire comme le charbon et nous étions dans le sud profond où le racisme était la nature évidente des choses pour les autochtones. Il n’était donc pas possible que quiconque fut officiellement au courant de cette liaison. Ceci n’était pas un problème, la propriété des Howland étant située à l’extérieur de toute agglomération.

Lorsque Margaret est tombée enceinte, William l’a épousée dans le plus grand secret. Margaret a eu des filles, mais un seul garçon prénommé Robert. Tous les enfants étaient de teint clair, mais certains signes reconnaissables par les gens du sud ne démentaient pas leur origine métissée. Afin de les préserver, William Howland les inscrivit dans des pensionnats loin du sud ségrégationniste, leur permettant ainsi de se construire un avenir avec les mêmes chances que “les blancs”. Nous sommes alors dans le deuxième quart du XXème siècle. Margaret ne revit jamais ses enfants.

Lorsqu’Abigail, la petite fille de William devint une jeune femme, elle se maria avec John Tolliver, un jeune avocat plein de promesses et engagé en politique. Quatre enfants sont nés de cette union qui, en raison d’un parcours politique étant en totale contradiction avec le passé des Howland, n’aura duré qu’une quinzaine d’années. On ne peut en effet pas prétendre que le cerveau des noirs est plus léger que celui des blancs et avoir dans sa famille un beau-père qui a épousé une femme de couleur. Le scandale, lors de la découverte de ce fait par les médias, fut retentissant.

Cette saga familiale retrace l’histoire troublée des Etats-Unis où la “suprématie blanche” prend tout son sens et où la ségrégation est la norme.

Seule la maison des Howland restera finalement debout, après avoir subi les assauts de chaque génération depuis la guerre de Sécession qui a eu lieu au XIXème siècle.

Si la deuxième partie du roman qui retrace l’existence de la petite fille de William Howland est dans un style fluide, la première partie comporte des longueurs peu attractives à la lecture d’un roman.

Les détails historiques restent très intéressants.

Les gardiens de la maison
Auteure : Shirley Ann Grau
Editeur : Belfond
Collection : Vintage

www.belfond.fr

Les gardiens de la maison
4.0Note Finale

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