Le sixième sommeil

Le sixième sommeil

Avant de me mettre à rédiger cette chronique une question m’est venue à l’esprit : Sachant que Werber est un auteur « à succès », combien de lecteurs ayant déjà lu le livre prendront la peine de me lire ? Si j’osais je dirais que Bernard Werber est un auteur qui ne se prend pas au sérieux mais travaille avec sérieux au plaisir de ses lecteurs.

J’ai envie de dire que ce livre est un « roman-argumentatif », qu’il cherche à convaincre le lecteur de considérer le sommeil avec sérieux, à prouver que bien dormir et bien rêver sont des moyens de ne pas trop mal se porter. Pour mieux nous persuader, il utilise deux voies. D’une part, il se sert d’informations précises, exactes et vérifiables sur les sujets qu’il aborde (le sommeil, le rêve, les dauphins, les aborigènes Senoïs de Malaisie). On peut penser que c’est la moindre des choses mais il n’est pas certain que tous les auteurs aient la même délicatesse. Et, d’autre part, il fait vivre à son/ses héros des aventures vivantes aptes à passionner le lecteur (Rencontre avec soi-même, Kidnapping) en les agrémentant des sentiments d’affection nécessaires. Vous allez me dire que c’est facile. Peut-être ! Mais alors pourquoi si peu d’auteurs parviennent-ils au même succès ? Si vous lisez ce volume je crois que vous comprendrez facilement. D’une part, Bernard Werber ne se prend pas au sérieux et s’amuse à glisser des Klein(s) d’œil au lecteur. Le personnage principal s’appelle Jacques Klein et chaque fois qu’il rencontre quelqu’un qui ne le connait pas il a droit à : « vous êtes parent de …?  » (du peintre à la bouteille en passant par le personnage du film de Losey) ; sa maman s’appelle Caroline (initiales ?) et par exemple lorsqu’il fait appel à un détective privé parce qu’elle a disparu ce dernier s’appelle Frank Thilliez (les lecteurs apprécieront).

Vous avez compris que l’on ne s’ennuie pas un seul instant… Mais je ferai un petit reproche à Bernard Werber, celui d’avoir oublié à propos des rêves des Senoïs de citer le très beau film de Wim Wenders qui, lui, fait référence aux aborigènes australiens.

Bonne lecture.

Le sixième sommeil
Auteur : Bernard Werber
Editeur : Albin Michel

www.albin-michel.fr

Articles similaires

Une réponse

  1. sandokan damaio

    Cool ton article. Je suis d’accord avec toi. Même si pour moi, ce n’est pas son meilleur livre loin s’en faut. Mais ce n’est que mon appréciation personnelle.

    Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publié.