DBL Le petit bonnet de laine rouge

C’est une histoire qui se passe à la campagne. Comme beaucoup d’autres. Un roman ? Une histoire vraie ? Le doute persiste. En lisant les quelques lignes sur l’auteur, on apprend qu’elle est biographe et romancière. Le doute est toujours là. Ça pourrait être inventé, bien sûr. Mais il y a de nombreux détails qui maintiennent le doute. La description d’abord. De l‘environnement. On ne l’imagine pas, on le sent. Les odeurs nous passent sous le nez tout au long du livre. Les couleurs aussi. Le paysage. On ne l’imagine pas, on le voit. Et l’histoire. Autant de drames dans une seule vie. Inventé ou vécu ? Une force de caractère pareille. Humaine ou irréelle ?

C’est un peu lent au début. Difficile à intégrer, peut-être parce que cela démarre sur fond de guerre mondiale et que le sujet ne passionne plus vraiment les foules. Mais très vite on vit le destin de cette femme courageuse, volontaire. De ces femmes qui ne se posaient pas la question. Une vie tellement dure que pas le temps de réfléchir. Avancer et survivre coûte que coûte. Aussi bien matériellement que psychologiquement.

Parce que devoir assurer l’assiette quand on a rien, c’est déjà dur, mais avec tous les malheurs qui lui tombent dessus les uns après les autres, c’est quasi impossible. C’est la raison pour laquelle je pense que des femmes pareilles ont pu exister pendant ces temps si durs. Et dans l’anonymat le plus complet. Les hommes partis à la guerre, elles devaient maintenir leur ferme, s’occuper des animaux, accomplir leur travail et celui de l’absent.

L’histoire de Magriette débute quand elle a à peu près 6 ans. Son père est parti à la guerre et elle ne se souvient pas de lui. Il revient quand la guerre est finie et a beaucoup de peine à reprendre sa place de père mais aussi de mari. Magriette est une petite fille indépendante, toujours à courir dans les champs. Sa mère décide de lui tricoter un bonnet de laine rouge afin de la repérer plus facilement au loin mais aussi de surveiller le père de Magriette qui l’emmène toujours avec lui et à qui elle ne fait pas confiance. Finalement ces deux vont s’apprivoiser et former un duo indestructible. Mais sa mère rencontre un autre homme et décide de partir en Amérique. Magriette ne la reverra plus et décidera de garder son bonnet de laine rouge toujours vissé sur sa tête pour que sa mère la reconnaisse lorsqu’elle viendra la chercher.

Dès cet instant, Magriette va se débrouiller comme elle peut avec ce qu’elle a reçu pour survivre et devenir agricultrice. Avec son lot de malheurs mais toujours debout. Une volonté à toute épreuve. Avec ses blessures d’enfance qu’elle traînera toute sa vie et dont elle ne guérira jamais.

Un très beau roman. Pas gai mais très émouvant.

Le Petit Bonnet de laine rouge
Auteur : Catherine Ecole-Boivin
Editeur : Presses de la cité

www.pressesdelacite.com

DBL Le petit bonnet de laine rouge

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