Couverture sobre et discrète… Faites attention, en demandant le livre, que le titre soit bien compris. Ou alors demandez la version allemande qui est oralement claire : Klara nein. Ce livre a été primé mais il date de 2002 et je me permettrai de m’étonner qu’il n’ait pas été réédité plus tôt. Et dans ma foulée régulière de questions ‘idiotes’ je me suis demandé combien de Charles et de Philippe avaient vu le jour en France entre 1945 et 1950…

De quoi est-il question ? Je dirai de trois femmes vivantes : Angelika, Klara et Victoire. La première – belle-sœur de la seconde – tient le journal du mois que Klara passe à Paris en août 1945 de retour d’Auschwitz. La dernière est la fille de la seconde née juste avant son arrestation et ‘adoptée’ par Angelika et son mari. Angelika est juive, Klara s’est fait recenser. Et progressivement Klara va raconter à Lika ce qu’elle a ‘vécu’ et ce qu’elle fait après que, parce que leur camp était sur le chemin des troupes russes, elle ait été ‘libérée’, son retour à Berlin pour voir l’appartement maternel… Klara va justifier son refus de voir sa fille et le faire admettre. Klara va vendre ce qu’on a pu lui conserver et partir…

Vous aurez compris, qu’au-delà du récit de la rescapée, il y a les analyses et la réflexion d’Angelika. Et cela rend le récit-roman passionnant car nous obligeant à réfléchir aux deux femmes. Quand vous arriverez à la fin, ne lisez pas tout de suite la petite note de bas de page, attendez un peu pour pouvoir supporter ce qu’elle peut signifier pour des personnes à qui on a tatoué un numéro sur un bras. Je n’ai pas trouvé de citation à vous proposer, ou alors des pages entières, alors je vous glisse encore une de mes interrogations idiotes. Angelika apprend le bombardement d’Hiroshima, Klara parle des bombardements de Dresde et de Berlin et de la libération fortuite (?) des camps, mais nous avons, nous, réalisé que ces « événements » ont lieu dans le même temps ou les avons dissociés pour ‘mieux’ les appréhender… J’ai relevé deux références littéraires : Bertolt Brecht bien sûr et Gérard de Nerval (traducteur du Faust de Goethe). Si vous avez le temps, regardez donc Allemagne, mère blafarde d’Helma Sanders-Brahms…

À lire lentement.

Le Non de Klara
Auteure : Soazig Aaron
Editeur : Maurice Nadeau
Collection : Poche

www.maurice-nadeau.net

Le Non de Klara
5.0Note Finale

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