Le brigadier de Frédéric Dard

Un bandeau rouge imprimé sur la couverture un peu triste précise « Dard en scène » et en petits caractères sous le nom de l’auteur on peut lire « théâtre ». Ainsi certains se souviendront que le brigadier, au théâtre, est ce qui sert à frapper les trois coups annonçant le début de la représentation. Les Salauds vont en enfer, La Dame de Chicago, Les Brumes de Manchester, Capone c’est dans cet ordre que sont présentées les quatre pièces de Frédéric Dard après une préface hagiographique de François Rivière… (un sommaire en fin de volume aurait été utile). Mais un petit coup d’œil en page 6 où l’on peut lire les « copyright » indique 1986 et Actes Sud pour Les Brumes de Manchester ce qui me laisse à penser que la pièce a été jouée en 1986… Et cela vous prouve au moins que c’est un théâtre jouable, même si vous y repérez quelques tournures datées. Et ne croyez surtout pas que c’est facilement jouable comme une première lecture pourrait vous inciter à le penser. Dard écrit là pour le théâtre, c’est-à-dire qu’il va à l’essentiel. Si vous voulez des états d’âme, des sentiments c’est aux comédiens qu’il faut les demander, c’est à la mise en scène et aux décors. La préface nous le dit, il écrit pour Elvire Popesco, par exemple. Et chacun sait qu’écrire pour un comédien défini c’est mettre dans sa bouche des mots qu’il lui est facile de prononcer, dont on pense qu’il saura en rendre la force et le pouvoir.

La quatrième pièce est inédite, elle ne démérite pas pour autant mais j’avoue avoir un faible pour Les Brumes de Manchester à l’intrigue plus sophistiquée et surtout bien rythmée quant aux rebondissements…

Cette édition bienvenue risque de donner des idées à des compagnies théâtrales en manque d’idées justement pour leur prestation annuelle dans le Off d’Avignon…

Bonnes lectures, bonnes représentations.

Le brigadier de Frédéric Dard
Auteur : Frédéric Dard
Editeur : Fleuve
Collection : Fleuve noir