Avec en couverture une photo d’une Margot qui n’est pas celle de Patrice Chéreau mais qui y ressemble. Patrice Chéreau est cité en quatrième de couverture et c’est, à mes yeux, normal en raison de la qualité de son film éponyme adapté de Dumas. Si vous ne l’avez pas vu, prenez le temps de le faire (avant ou après la lecture du roman, les deux racontent différemment un même récit). On connait l’histoire d’amour sur fond de la guerre de religion entre les protestants et les catholiques (avec son pic du massacre de la Saint Barthélémy – regardez bien dans le film la fin du massacre). Pour ce qui me concerne, j’ai entamé ma lecture avec en tête des images du film mais Dumas les a fait très vite disparaître et je suppose que l’expérience serait identique si je relisais Les trois mousquetaires. Dumas nous emporte dans/avec son histoire. D’abord il théâtralise l’Histoire, il met en scène des personnages historiques et leur attribue des comportements humains, il les désacralise d’une certaine manière, ce qui nous autorise à nous mettre à leur place. Et bien sûr dans le même temps nous sommes dans l’Histoire de France. Ensuite il joue sur la couleur locale et introduit des accents (provençal, gascon…) et surtout il cajole son lecteur. Il parle de lui-même en disant ‘Nous’ et parle de ‘Notre lecteur’ pour lequel il décide d’utiliser le nom actuel (1845) d’une rue plutôt que son nom de 1572 (époque du récit). En fait il me semble qu’il y a un perpétuel va-et-vient entre le temps des personnages et le temps de l’auteur mais que les ‘commentaires’ de Dumas ne sont perceptibles que si l’on décide d’y faire attention. Et donc une question se pose : une fois la lecture achevée que reste-t-il : l’aventure, une devise (Tous pour un…), une histoire d’amour, une leçon d’Histoire ? Peut-être que la citation suivante peut offrir un élément de réponse, il est question d’un « curieux devant les fenêtres d’une salle de bal hermétiquement fermée. La musique enivre et règle le danseur, tandis que le curieux voit le mouvement seul et rit de ce pantin qui s’agite sans raison, car le curieux, lui, n’entend pas la musique. ».
Bonne lecture et bonne séance…
La Reine Margot
Auteur : Alexandre Dumas
Editeur : Hugo Publishing
Collection : Hugo Poche
Laisser un commentaire