La Poubelle des merveilles

Serguei ? Mais si vous connaissez. Regardez bien l’illustration qui figure sur le bandeau qui ceint ce livre, vous avez déjà vu ce trait et même ces tonalités de couleurs dans les colonnes du journal Le Monde. Comme son « nom » ne l’indique pas, Serguei (de son vrai nom Sergio Goizauskas) est né à Buenos Aires. Il est dessinateur de presse, de BD, peintre, musicien et romancier.

Pablo Cuchilla est sauvé du déluge qui s’est abattu sur sa jungle par un ferry qui a fui Buenos Aires. Après quelque errance dans le delta du Rio de la Plata, le bateau s’échoue sur un rivage de détritus, une colline flottante qui porte le nom de Maravilla. Les premiers occupants des lieux ont, bien sûr, été les rats et les seconds des chats, comme il se doit pour devenir un lieu d’utopie. Cela ne vous surprend sans doute pas, vous connaissez vos classiques… ceux qui pour obtenir le privilège du roi d’être publié officiellement, et non sous le manteau, faisaient raconter par un naufragé sa visite émerveillée d’un lieu exceptionnel au gouvernement fort éloigné de la royauté. Mais, me direz-vous, nous ne sommes plus sous des royautés (celles qui perdurent ont bien changé) pourquoi un tel artifice ? A quoi je réponds : mais n’avons-nous pas toujours besoin de rêve ? De chercher à penser, à améliorer nos modes et nos conditions de vie ? De tester les limites et au moins la viabilité des rêves ? Et pourquoi Serguei n’aurait-il pas le droit de se moquer de notre réalité ? Et, croyez-moi, en bon latino-américain sujet à l’exagération et à une certaine autodérision, il fait merveille.

A lire avec lenteur pour savourer la truculence, puis à prêter facilement pour voir comment réagissent vos ami(e)s.

La Poubelle des merveilles
Auteur : Serguei
Editeur : Albin Michel