La neige noire

La neige noire

Attention, ce roman est un bijou ! Un bijou sombre. Je saluerai donc d’abord la qualité de la traduction de Marina Boraso qui rend compte « à merveille » de la richesse de l’écriture et de la langue et je vous recommanderai de lire ce roman d’une traite sans le reposer avant la fin.

C’est un roman de la terre, du terroir et, même s’il se déroule en Irlande, je crois que sa lecture réveillera des échos de Maupassant, Giono et peut-être Zola ou, plus près de nous, d’un Pierre Pelot pour ne citer que des Français.

Barnabas Kane qui a été exilé à New York par ses parents et y a participé au boum des constructions des gratte-ciels revient en 1945 dans le Donegal, sa région d’origine. Il est marié et père d’un garçon. Il s’improvise fermier et parvient à faire prospérer son entreprise… Hélas un incendie, accidentel ou non, vient ravager son étable et son troupeau, mais aussi tuer un ouvrier… Il va essayer de remonter la pente mais se heurte à l’hostilité des gens du cru qui, bien sûr, lui reproche tout et n’importe quoi. Comme par exemple de prendre les pierres des ruines qui perdurent dans un sol de tourbières mais portent l’esprit des ancêtres… C’est lourd de menaces, sombre et tragique… mais c’est écrit dans une langue qui nous restitue une perception du monde… En permanence l’auteur met en relation le décor, les situations et les états d’âme. Comme si il y avait influences réciproques entre paysage et état d’âme… Vous voyez ce que je veux dire ? « Je suis triste et donc je ne vois rien de riant autour de moi »… La neige est noire de fumée et de suie et cela me rend sombre et me noie… Et, dernier tour de force malgré ce jeu entre sensualité et état d’esprit, l’auteur parvient à ce que nous ne soyons pas déprimés en fin de lecture…

Un bijou, vous dis-je!

La neige noire
Auteur : Paul Lynch
Editeur : Albin Michel

www.albin-michel.fr

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