Prenez le temps de regarder attentivement l’illustration de couverture qui vous en dit beaucoup sans trop en dire. La quatrième de couverture vous permet de reconnaître l’individu barbu.
Vous allez certainement rire si je compare le fait d’écrire un roman à celui de repeindre une pièce. Mais réfléchissez : pour repeindre une pièce il y a d’abord le choix de la couleur et la recherche du matériel nécessaire – choix du sujet et recherche des informations pour faire authentique et vraisemblable – puis la pose d’une sous-couche – en gros la trame de l’histoire, un plan, une structure – une deuxième couche moins diluée – orchestration des péripéties – et enfin la couleur choisie – le récit que l’on racontera à sa manière.
François 1er s’entiche de Léonard de Vinci et l’emmène à Amboise puis lui propose d’inventer une machine qui permettrait de protéger la France de ses ennemis. La furia qui crée autour des frontières des zones d’instabilité temporelles et une brume qui génère des terreurs mortifères. Mais le Duc Sforza a passé un accord avec le chevalier Bayard (le Maréchal qui a pris le contrôle de la machine) et doit lui amener Reginus un clerc qui apprend pour être moine. Sforza accompagné de trois mercenaires et d’une sorcière – sa nièce, Costanza, dite l’Ombre – guérisseuse capture Reginus et utilise sa connaissance des langues pour franchir la furia. Bien sûr rien ne se passe comme prévu. Réginus tombe amoureux de la nièce qui elle veut aller jusqu’à Amboise.
Vous découvrirez avec plaisir les épisodes vécus par la troupe, jusqu’à la rencontre entre Léonard et Reginus. La couleur de la pièce sera celle des romans d’apprentissage où le héros naïf devient adulte, mais raconté par un commentateur qui prévient de ce qui va se passer en début de chapitre pour bien marquer un décalage certain et vous faire croire que vous maîtrisez le récit. Mais attention, comme il arrive parfois, la peinture sèche, des ‘défauts’ surgissent. Là ce sont des trouvailles qui ornent ce que vous lisez. J’ai choisi une citation. Quand j’ai lu la phrase il m’a semblé qu’elle dépassait de beaucoup le récit où elle disait quelque chose, sans doute à cause du prénom et de la fonction : c’est Charles le connétable de Bourgogne qui parle : « François a déclenché une véritable malédiction en confiant au vieux maître d’Amboise la protection de son royaume, dit-il. Je l’avais mis en garde contre cette imprudence. Il a préféré accorder sa confiance au maréchal-défenseur de France. » Cela me rappelle une autre histoire.
Bonne lecture, lente pour siroter.
La fureur des siècles
Auteur : Johan Heliot
Editeur : Critic
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