Enfin une superbe illustration de couverture qui, à mon humble avis, rend bien compte de l’individualité du personnage principal de ce roman. Un roman dont la première force est sa concision (143 pages seulement). Un roman qui ne délaye pas, qui n’étire pas en longueur les sentiments et qui se contente des « péripéties » qui disent ce qu’il faut dire du sort des Siciliens du sud à la fin du 19ème siècle.

Guiseppa La Fortuna (La Chance et non La Fortune) est une enfant abandonnée à la porte d’un couvent élevée dans la douleur par les sœurs. Elle a su vaincre la cruauté des autres et se faire un jardin. Au moment de choisir entre prononcer ses vœux ou se trouver un époux, elle « voit » Francesco. Un fils en seconde position pour hériter auquel il est recommandé d’épouser une orpheline pour s’éviter une autre famille. Elle l’épouse et ne trouve grâce qu’auprès de son beau-père… Eusebio, le fils ainé, « profite » de son frère et elle se retrouve plus ou moins esclave jusqu’à la mort de la grand-mère où la famille commence d’éclater. Francesco devient responsable d’une Halte-Poste mais va devoir être amputé après une chute de cheval mal soignée. Guiseppa le remplacera puis décidera de quitter la Sicile pour une nouvelle vie en Tunisie…

C’est dense au point d’évoquer, à mes yeux, à la fois Le Guépard et Le Parrain. Et pour vous en montrer l’intérêt au-delà du rapport à l’Histoire je vous offre une citation : « … tant d’hommes m’effrayaient par leur impitoyable violence envers ce qui échappait à leur contrôle : enfants, femmes, animaux. Mais quelles mères dominatrices, impérieuses, avaient fabriqué ces hommes-là ? ». Vous avez noté que la réflexion et l’analyse critique prennent le pas sur le pathos larmoyant genre mélo…

Bonne lecture du matin pour donner du courage avant d’affronter la journée.

La Fortuna
Auteure : Françoise Gallo
Editeur : Liana Levi

www.lianalevi.fr

La Fortuna
5.0Note Finale

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