La chambre de veille

La chambre de veille

L’illustration de couverture – une aquarelle – est simple et de couleurs peu tranchées, pourtant je suis sûr qu’elle attirera l’œil. La quatrième de couverture parviendra sans doute et surtout sans outrance à vous convaincre de devenir le lecteur. Oui, je dis bien LE lecteur et je sais qu’il sera multiple.

Mais commençons par le commencement. Il s’agit d’une œuvre de résidence et d’une réédition (premier tirage en 2012). Une structure ou une association offre à un écrivain un lieu et un certain temps pour écrire ou pour créer une œuvre. Ce n’est pas tout le temps une réussite. Là je crois que nous touchons à l’exceptionnel (une réédition aussi rapide tendrait à le prouver). À cela deux raisons, l’auteur a trouvé le biais intelligent pour parler de ce qu’il voit et vit : raconter comment il cherche à dire. Un peu : je me regarde vous écrire et j’analyse mes difficultés, mes joies. Pour la deuxième raison, il a besoin de vous. Besoin que vous perceviez, que vous preniez à votre compte les images poétiques qui naissent de son regard et de son écriture. On sait bien que malgré tous ses efforts certains préfèreront telle phrase, telle image à telles autres et que chacun se fera SA poésie à partir de ces images. Cela donne une idée de la richesse du texte et de l’originalité des images. L’idée d’analyser la manière d’écrire est dangereuse parce qu’elle peut entraîner une certaine complaisance et de l’autosatisfaction. En se confrontant aux éléments naturels (mer, vent, pluie etc.) et aux créations humaines (le sémaphore du Créac’h sur la côte nord de l’île d’Ouessant) en hiver trouve refuge dans l’écriture il ne peut donc la galvauder.

Je ne saurais mieux rendre compte de son livre qu’en vous livrant quelques citations, mais pensez que ce sont mes choix et qu’il est possible qu’ils ne vous émeuvent point.

« Il y a toujours, dans l’écriture, un prix à payer pour ne pas parvenir à dire. » « Des grillages rouillent en perchoirs de silence pour les grives musiciennes. » « Les poètes écrivent lorsqu’ils sentent que, dans leur vie, il va faire mauvais temps. » Cette dernière citation participe aux pages 82/83 d’un paragraphe entier sur les poètes.

Bonne lecture.

La chambre de veille
Auteur : Alexis Gloaguen
Editeur : Maurice Nadeau

http://www.quinzaine-litteraire.presse.fr/catalogue-nadeau.php

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