Le violet de l’eau de ce lac vous tirera sans doute l’œil, inutile donc de chercher à ce que l’illustration soit ‘belle’, réaliste ou en accord avec le roman. Suggestion : commencez par lire les remerciements. Il me semble que cela devrait vous permettre de mieux comprendre pourquoi et comment nous prenons l’histoire en cours de route.
Dans une île au milieu d’un lac bordé d’une forêt sombre vivent quatre personnes. Le Père, la Mère et deux enfants : Juno, seize ans, et son frère Boy. Cette famille est censée avoir fui la mafia et est toujours recherchée par des ‘intrus’ ce qui explique les règles strictes instaurées, les exercices d’alerte pour se cacher au plus vite dans le ‘bunker’ sous la cuisine dont un tapis cache la trappe d’entrée et la prise régulière de bonbons faits maison. Boy et Juno n’ont évidemment qu’un seul désir : suivre l’exemple de leur sœur aînée enterrée sur l’île mais qui a su nager jusqu’à l’autre bord et voir l’autre monde. Seuls Père et Mère ont des contacts avec le facteur… mais un jour Juno ne parvient pas à se cacher à temps et le facteur la voit et lui parle… Et Père revient de sa visite au monde couvert de sang et raconte qu’il a été agressé par des ‘intrus’ et a dû se défendre. Puis survient une nuit un beau jeune homme qui émeut Juno et lui explique la vérité… Celle dont vous pouviez vous douter.
Et c’est là que vous réalisez que vous êtes sous l’emprise de l’histoire, que votre lecture est totalement subjective, que vous avez adopté le point de vue de Juno et Boy sans vous poser la question du moindre réalisme. S’il m’a semblé par moments que Juno manquait un peu – pour ses seize ans passés – de cet esprit dont on dit qu’il vient aux jeunes filles-femmes, sur la fin de l’histoire… les derniers mots m’ont réconcilié avec l’idée générale qui sous-tend le récit et concerne la mémoire et les mots engrangés dans l’enfance…
Bonne lecture.
Les enfants du lac
Auteur : Ivar Leon Menger
Editeur : Belfond
Collection : Noir
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