On comprendra que le succès de Le choc de Carnac (même auteure, voir chronique ici https://www.daily-passions.com/le-choc-de-carnac ) entraine la publication en poche du premier roman de Madame Marvaud. La couverture n’est pas attirante hélas mais le roman est doublement passionnant… peut-être même triplement… D’abord à cause de la « reconstruction » autour des trouvailles archéologiques (l’auteure cite en fin de volume trois musées où l’on peut voir ce dont elle parle) de la vie des magdaléniens. Puis parce que la résolution du crime commis et la sanction à l’égard du meurtrier sont très subtils. Enfin parce qu’il y est question du rapport homme-femme qui nous agite encore aujourd’hui. En effet, il semblerait que les rôles soient distribués sans nuances depuis fort longtemps et qu’il soit très difficile de modifier cette distribution. Mais l’auteure rend ses personnages fort attachants et l’on comprend à la fois l’importance des rôles et la nécessité des « œuvres d’art » qui transcendent.
La chamane condamne la peine de mort que quelqu’un voudrait appliquer à l’égard du criminel. Et lui oppose le bannissement qui à l’époque implique la même chose mais sans compromettre le clan. On notera pêle-mêle, l’importance de la transmission du savoir – le récit des origines comme celui des effets des plantes – la différence entre superstition et non connaissance. Ces deux notions ne sont pas clairement énoncées, elles sont en filigrane. On pourra se poser la question lorsque l’on s’inquiétera pour un personnage plutôt que pour un autre si cela tient au fait qu’il est dit « primitif » ou au talent de l’auteure et à notre sensibilité. Enfin on ne s’étonnera pas de l’utilisation de certains mots comme anorak (dont la représentation est attestée) même si d’autres comme ouest, sud, nord et est semblent étranges dans la bouche de ceux qui n’ont pas encore inventé la boussole mais savent faire des périphrases.
A lire et à faire lire.
La chamane de Lascaux
Auteure : Sophie Marvaud
Editeur : 10/18
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