Enfin Octobre arrive : c’est l’automne… Vivement la fin du mois et direction les remparts, la cité corsaire, les copains, la bande dessinée…
Saint Malo, ville bretonne qui n’a pas besoin du 9ème art pour rayonner, mais qui en profite pour faire la fête aux bulles quand c’est son tour.
3 jours de rencontres, d’expositions, de dialogues, d’échanges centrés sur le thème de la bande dessinée et de l’image. 3 belles journées bien remplies, c’est long mais en même temps c’est très court : on arrive déjà à la fermeture et on a l’impression de n’avoir rien vu passé !
On est avec les copains, on boit un verre, on mange des galettes et des crêpes et déjà, demain, on repart chacun de son côté, retrouver une vie normale : métro-boulot-dodo.
Ah c’était bien encore cette année, vivement l’année prochaine…
En quelques chiffres c’est :
Environ 40 000 visiteurs sur 3 jours
Plus de 600 auteurs
140 exposants
4100 m2 de surface
Les prix distribués :
Michel Plessix : Grand Prix de l’affiche, qui illustrera donc l’édition 2017
Prix coup de cœur : La légèreté de Catherine Meurisse
Prix des lecteurs Ouest-France : L’été Diabolik d’Alexandre Clérisse et Thierry Smolderen
Prix révélation ADAGP : Néjib (Stupor Mundi)
Prix jeunes talents : Vanessa Robidou
Les belles expositions de ce festival, cette année il y avait :
Mickey vu par… (Loisel, Cosey, Tébo, Keramidas et Trondheim) : de grands auteurs s’amusent à reprendre le classique « Mickey » en imaginant une histoire et en la mettant en pages. De nombreux originaux de chacun des albums prévus au moment de l’exposition, magnifiquement mis en scène et permettant de se faire une bonne idée de ce que seront les albums qui paraîtront chez Glénat. Malgré le côté expo de lancement de collection, le tout était sympathique.
Luciano Bottaro : hommage à ce grand auteur italien de bandes dessinées, disparu en 2006 à l’âge de 75 ans. L’exposition ne manquait pas de rappeler des souvenirs de lecture aux plus vieux d’entre nous mais pas que, entre Pépito, Ponpon et son travail sur les personnages Disney, tout lecteur reconnaissait ses héros de jeunesse.
De capes et de crocs (A. Ayroles et JL. Masbou) : célèbres albums où les héros sont des animaux, aventures et fantasy au programme…Décevante exposition décentrée et composée essentiellement de reproductions…
La fille maudite du Capitaine Pirate (J. Bastian) : voyage d’une fille qui part à la recherche de son père, voyage du lecteur à travers les détails très nombreux du dessinateur. Surprenante découverte d’un premier album et d’un jeune auteur dont le travail est proche de la gravure. Étonnante exposition avec quelques ateliers interactifs, sacré pari que de dédier toute une exposition à une première bande dessinée parue chez un « petit » éditeur, c’est également cela Quai des Bulles : prendre des risques.
Le monde incroyable de Billy Brouillard (G. Bianco) : exposition originale qui se déroule dans une pièce sombre, qui se visite avec une lampe torche. C’est tout à fait ce qu’il fallait pour cerner l’univers de l’auteur : c’est frissonnant ! Superbe Scénographie, le visiteur s’amuse à chercher tous les détails du décor fourmillant même s’il n’accroche pas à l’univers de Billy Brouillard, impossible de ne pas se prendre au jeu.
Le laboratoire de la bande dessinée (R. Lejonc et Riff Reb’s) : exposition de l’album « la carotte aux étoiles » orientée pour le jeune public, avec de nombreuses interactions.
Nuit noire sur Brest (Kris, B. Galic et D. Cuvillier) : polar tiré de faits réels ; planches originales en couleur direct impressionnantes de noirceur… Un album qui ne paye pas de mine, mais qui a forcément fait parler de lui en Bretagne. L’exposition proposait une très belle scénographie au visiteur.
Entre Terre et Mer (P. Bresson et E/ Le Saëc) : adaptation en bandes dessinées du roman et de la série télévisée d’Hervé Baslé. De beaux paysages maritimes et exotiques sur un pan de l’histoire des forçats du large qui pêchaient la morue dans les eaux froides.
Quai des Bulles propose de très belles expositions, mettant de beaux moyens pour en faire des réussites. Si on ne peut pas accrocher chaque année aux thèmes proposés, il est impossible de ne pas reconnaître le travail effectué sur cet aspect incontournable de Quai des Bulles. Résumer un tel festival (deuxième de France, derrière Angoulême, mais premier sur bien des aspects) à des séances de dédicaces serait une erreur de débutant, il y a tellement de choses à voir, à entendre, tant de rencontres à faire, tant de choses à visiter dans le festival ou dans la ville, pas étonnant que de plus en plus de visiteurs se pressent à Saint Malo en Octobre. Victime de son succès, le festival semble se refuser à gérer les chaotiques rencontres dédicaces, laissées à la discrétion des stands éditeurs souvent représentés par des libraires. Chaque système est donc différent, proposant même des révoltantes participations payantes à certains tirages au sort…. C’est le seul point de friction de Quai des Bulles, il suffit donc d’être prévenu, de laisser certaines dédicaces aux forcenés et de profiter de celles qui restent accessibles et de tout le reste (et il y a largement de quoi faire) pour passer 3 jours de pur bonheur bédéphile !
[Catherine Pelluchon et Romain Kapps]
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