Avec en couverture la lettre N (pour Naulleau ?) et un sous-titre : La littérature face au militantisme. Et pour ma part d’abord un énorme regret : l’absence d’un index des auteurs et des œuvres cités, puis une double interrogation. Quel est le sens du titre ? Pourquoi cette provocation (?) si c’en est une ?. La quatrième de couverture préfère parler d’Annie Ernaux (sans mentionner son Nobel) et de Michel Houellebecq sans nous éclairer sur la présence de Franz Kafka dans le titre. J’ajoute pour épaissir le ‘mystère’ que je n’ai trouvé qu’une seule fois, sur la fin, le nom de Kafka dans cet essai. Un essai qui se targue d’analyser les rapports entre littérature et politique et dresse in fine un portrait de l’auteur en écrivain ‘de droite’. Pour démontrer que le militantisme politique n’est guère compatible avec la bonne littérature, il oppose Sartre et Drieu la Rochelle, L’enfance d’un chef et Gilles ; de ce point de vue il n’est guère contestable que l’œuvre de Drieu est plus démonstrative que convaincante… Là où, à mon sens, l’auteur est plus provocant, polémiste que convaincant c’est quand il justifie son changement de position à propos de la nécessaire défense de Michel Houellebecq – pour ce qui est de sa formule concernant l’islam – et Renaud Camus – dont il dit sans le démontrer que les propos concernant les juifs ont été tronqués. Que je partage ou non l’avis de Patrice Jean importe peu, ce qui compte – à mon humble avis – c’est l’analyse rigoureuse d’une question. Les propos des uns et les attaques des autres méritaient d’être décortiqués, cela aurait donné du poids à la démonstration. Mais en fait la question n’est-elle pas tout simplement : quelle est l’importance de la littérature ? Ou pire (?) qui touche-t-elle ? Les attaques contre Salman Rushdie et certains de ses éditeurs sont-elles comparables avec les polémiques soulevées par Houellebecq et Renaud Camus ? Et dans le fond qui s’en soucie… ? Faites-vous votre idée !
Bonne lecture.
Kafka au candy-shop
Auteur : Patrice Jean
Editeur : Léo Scheer
Collection : Chez Naulleau
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