Aussi belle et réussie soit-elle, l’illustration de couverture signée comme d’habitude Aurélien Police ne vous dit intelligemment pas grand-chose du contenu qui fut en son temps doublement récompensé (voir bandeau) par les plus grands prix de SF… Et j’ajoute qu’à l’époque, très rares devaient être ceux qui savaient que l’auteur était une femme. Aujourd’hui la lecture de la postface qu’elle avait rédigée éclaire juste un texte remarquable.

Imaginez trois astronautes envoyés en mission circum solaire qui ressortent de l’autre côté du soleil après avoir subi une tempête solaire en le contournant. Leur vaisseau a souffert de quelques problèmes et de radiations. Le hublot qui leur permettait de voir ‘dehors’ est en partie fondu. Et le récit commence par celui de Doc, un des astronautes qui se souvient d’une désagréable mésaventure avec des filles. Et le commandant de bord tente de joindre Houston et sa base. Or ils ne reçoivent en retour que des messages incompréhensibles à leurs yeux et deux d’entre eux, mais pas Doc, retrouvent leur paranoïa anti-Russes. Et ils constatent bientôt que la tempête leur a fait subir une distorsion temporelle et que tous leurs correspondants sont des femmes… Dans le monde de leur retour les hommes n’ont aucune valeur.

A vous de découvrir pourquoi avec un tel sujet ce texte a été fort justement apprécié à parution en 1976. Peut-être parce que ledit sujet était dans l’air depuis le manifeste de Valerie Solanas. Assez en tout cas pour la publication en 1975 en France du roman de Françoise d’Eaubonne : Les bergères de l’Apocalypse, réédité en 2022 (voir chronique ici https://www.daily-passions.com/la-trilogie-du-losange-tome-2-les-bergeres-de-lapocalypse )… Avant de vous proposer une citation tirée de la postface, je vous propose de réfléchir à toutes les ‘distorsions temporelles’ qui perturbent, repoussent, ralentissent l’avènement de sociétés non patriarcales… Citation, avec respect de la typographie : « (L’auto-examen est tout sauf « viril » – mais c’est en fait une source de grand intérêt qui préserve par ailleurs de la solitude.) ».

Bonne lecture de transports en commun pour intriguer…

Houston, Houston, me recevez-vous ?
Auteure : James Tiptree Jr.
Editeur : Le Bélial’
Collection : Une heure lumière

www.belial.fr

Houston, Houston, me recevez-vous ?
5.0Note Finale

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