Pas vraiment convaincu par l’esthétique de l’illustration de couverture mais content que pour une fois le titre original soit juste traduit. Nous sommes dans un classique du genre avec ‘ripoux’ et ‘borderline’ (avec Daniel Auteuil et Olivier Marchal dans les rôles principaux) mais cela se passe à Naples. Le brillant inspecteur Denis Carbone, relégué dans un commissariat tranquille pour abus de pouvoir, passe son temps entre cuites qui ruinent sa santé, relations épisodiques avec une secrétaire et planques devant chez son ex, mariée à un responsable policier. Et une femme meurt dans le quartier chic de son commissariat. Lettieri, son chef à qui l’on impose un autre enquêteur (celui-là même qui a coincé Carbone), décide de laisser la bride sur le cou à Denis. Et l’inspecteur va à la fois retrouver ses méthodes – pas toujours orthodoxes – et son flair pour parvenir à découvrir le fin mot de l’histoire. Il échappera à la mort et vous constaterez avec un malin plaisir que dans ce genre d’histoire, les fusillades et autres tueries n’ont pas pour effet de rendre grâce au héros mais de punir les méchants, d’éviter à la justice de devoir se rendre et donc de limiter ses frais. J’ai d’ailleurs relevé à ce propos une expression intéressante : « Tu as la peau aussi dure que du Kevlar… » La matière dont on fait les gilets pare-balles. C’est plaisant à lire mais, sous l’apparente ‘légèreté’ du classique polar américain transposé en Europe, sous la forte empathie du personnage principal, il me semble que se dessine justement une subtile version européenne du polar américain. L’auteur ne s’étend pas sur les états d’âme du héros. Il ne le fait pas se lamenter sur son sort, il nous dit qu’il est responsable de son état, que c’est lui qui doit se prendre en charge, assumer (et punir). C’est à vous, lecteurs, qu’il impose de faire le nécessaire.
Bonne lecture.
Fragile est la nuit
Auteur : Angelo Petrella
Editeur : 10/18
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