Avec un sous titre : Rudiments de marketing littéraire et une illustration de couverture qui rend plus compte de la situation du livre que des « rudiments… » de l’auteur. Mais ne nous plaignons pas, le dessin est juste et le texte de Monsieur Meizoz d’une fort agréable lisibilité malgré son côté universitaire. C’est dire que le titre de la collection qui accueille ce livre ne doit absolument pas vous faire fuir.

En schématisant, il s’agit de démontrer qu’aujourd’hui la visibilité d’un auteur et de son livre ont remplacé sa lisibilité et son intérêt… Peut-être vous souvenez-vous d’un sketch de Poiret et Serrault intitulé Le prix littéraire qui se moquait et des émissions littéraires louangeuses à l’excès et des auteurs qui n’avaient pas grand-chose à dire. Il semblerait, et Jérôme Meizoz en fait la démonstration, que non seulement les choses n’ont pas changé mais que, vu l’importance prise par les médias, elles se soient accentuées au point de faire de l’écrivain une marque au même titre qu’une lessive, au point que l’on ne parle plus d’un roman mais du dernier… (merci de remplacer les points de suspension par le nom de l’auteur qui vous « convient », sans son prénom). Pour appuyer sa démonstration, il propose un contre-exemple : Jean-Marc Lovay (édité entre autre par Zoé) qui n’ayant pas joué le jeu médiatique à l’instar d’un Pynchon ou d’un Salinger est moins lu qu’un auteur best-sellerisé. L’analyse des best-sellers présentée ici est passionnante et donne à réfléchir autant sur l’écriture que sur la lecture. Question subsidiaire : quels sont vos critères de sélection des films à voir ? Le nombre d’entrées qu’ils ont fait ? Le metteur en scène ? Les comédiens/diennes ? Le titre ? Etc…

Bonne lecture.

Faire l’auteur en régime néo-libéral
Auteur : Jérôme Meizoz
Editeur : Slatkine
Collection : Erudition

www.slatkine.com

Faire l'auteur en régime néo-libéral
5.0Note Finale

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