Difficile de trouver meilleure illustration de couverture pour ce petit livre ayant obtenu le prix Médicis Étranger en 2014. Malgré le sujet cette couverture vous permettra d’emporter le livre avec vous dans les transports en commun et peut-être de donner envie à d’autres de le lire.
Du chapitre un au vingt-trois inclus, il s’agit d’un monologue relativement décousu. Celui d’un homme, Donald, seul en mer sur son bateau baptisé Ismaël – vous trouverez plus bas l’explication concernant ce nom – qui doit rejoindre son épouse, Hagar. Du chapitre vingt-quatre à la fin (chapitre vingt-sept) c’est de la femme et de la fille de Donald (Maria) qu’il est question. Donald se/nous raconte comment il en est arrivé là. D’abord il n’a jamais obtenu dans son boulot les promotions qu’il estimait être en droit de mériter, puis il a vu des plus jeunes et des plus incompétents que lui occuper ces postes et il a fini par être indifférent à son travail. On lui a ainsi proposé de prendre un congé sabbatique de trois mois, qu’il met à profit pour naviguer. Il dit avoir fait une partie du voyage seul et avoir récupéré sa fille Maria pour la dernière partie. Mais une tempête menace et il immobilise Ismaël. Puis il croit avoir perdu Maria. Hagar est inquiète. Je ne vous en dirai pas plus. D’une part parce que je pense que vous avez compris et d’autre part parce que cela gâcherait votre découverte de la fin.
La grande force de ce livre est de nous embarquer dans sa lecture et de nous faire rebondir juste au moment où nous aurions tendance à décrocher. Un peu comme si ballotés par la tempête nous subissions les creux et les crêts sans répit. Comme si nous étions nous-mêmes des Ismaël.
Je vous livre l’explication donnée par Donald : « J’avais appelé mon voilier Ismaël d’après le personnage de Moby Dick. Ismaël est celui qui finalement survit à tout. Il s’embarque sur un baleinier poussé par la vengeance et la fureur, à la recherche de la baleine blanche qui finira par avoir raison du navire tout entier.
Moby Dick est d’après moi le plus beau livre jamais écrit sur un bateau et son équipage. C’est pourquoi j’ai choisi ce nom. J’ai peint le nom en grosse lettres noires sur la coque, comme un talisman. Mais dans les ports où j’ai mouillé, les gens pensaient que j’étais un chrétien de stricte observance. Ismaël est un nom biblique. Dans la Bible aussi, Ismaël est celui qui survit à tout. » Intéressant non ? et encore plus à la fin du livre…
En mer
Auteur : Toine Heijmans
Editeur : 10/18
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