Avec en tous petits caractères dans le haut de ce qui reste de Big Ben en ruine une citation de Neil Gaiman : « China Miéville se sert des armes du fantastique pour créer la littérature du siècle à venir. ». Je suis, comme vous sans doute, de ces lecteurs qui se précipitent toutes affaires cessantes sur les publications des auteurs qu’ils aiment. Si vous me suivez, vous avez constaté que je n’ai pas loupé beaucoup de China Miéville…

Là, nous sommes en présence d’un recueil dont la première édition remonte à 2005. Les amateurs de China Miéville retrouveront d’ailleurs dans la nouvelle Jacques l’univers de Perdido Street Station qui, sauf erreur, l’a fait connaître aux lecteurs francophones. Deux autres particularités, une longue nouvelle, Le Tain, et une courte, Bande Dessinée, qui aurait mérité d’être un peu plus « grande » question format, s’inscrivent dans le recueil. Où l’on retrouve le rapport à la ville et la création de monstres qui pourraient servir de carte de visite à l’auteur. Avant de parler un peu plus des quelques textes que j’ai très appréciés, je voudrais dire que ce qui à mes yeux fait la force de Miéville : c’est qu’il sait raconter en adulte les histoires que s’inventent les enfants pour le plaisir intense de se faire peur, si vous voyez ce que je veux dire. J’ai donc relevé comme fortes et hors BD: De certains événements survenus à Londres, Les détails, Intermédiaires, De saison. La première imagine des rues vagabondes dans l’espace et dans le temps et bien sûr des individus qui les visitent, une réussite tant par l’idée du texte que par la manière de nous la raconter. La deuxième traite de solitude, d’indifférence, de hors norme, en ville, vues par un enfant mais raconté par un adulte puisqu’il se souvient. La troisième est une « variation » au sens musical sur ce qui vous parle dans votre tête et vous dit en l’accompagnant par des signes tangibles ce que vous devez faire en tant que pion dans le jeu. La dernière imagine que tout ce qui concerne Noël – jusqu’aux chansons – est passé en « marque déposée » et est donc payant. Les faux sapins sont verbalisés, mais il existe des produits non officiels moins chers. On notera que dans ce texte les unités de la police anti-émeute ont des boucliers décorés « pour Noël ». Ce qui nous donne un tiers des nouvelles et n’engage que moi… Libre à vous d’en aimer d’autres.

Cela constitue un bon recueil à lire lentement, pour savourer.

En quête de Jake et autres nouvelles
Auteur : China Miéville
Editeur : Fleuve
Collection : OutreFleuve

www.fleuve-editions.fr

En quête de Jake et autres nouvelles
5.0Note Finale

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