Il s’agit d’un recueil de nouvelles et ma velléité de vous proposer une chronique-carotte s’est vite évanouie devant l’immense qualité des textes. Obligé, avec plaisir, de tout lire mais ne faites pas comme moi, ne lisez pas tout d’une traite… faites des pauses. Au moins jusqu’à ce que vous mesuriez à quel point les textes collent au titre… Au moins jusqu’à ce que vous mesuriez l’importance du ‘pick up’. Au moins entre le deuxième texte et le troisième. Pardon ! J’ai oublié de vous signaler à quel point l’illustration de couverture me semble parfaitement à sa place. Arrivé au bout de ma lecture j’aurais pu, je crois, vous dire quels textes me semblaient les meilleurs. Au moment où je rédige ces lignes, je ne suis plus sûr qu’un ou deux surpassent les autres. Bien sûr celui qui m’a le plus marqué à sa lecture a laissé des traces profondes : « Le dernier à être resté en Arkansas » mais je me dis que chaque lecteur trouvera un texte plus marquant que les autres, celui qui réveille le plus d’écho en vous. Car c’est de cela qu’il s’agit. Même rédigés à la première personne ces textes parlent de nous : de rêves, d’espoirs, de craintes. Et je ne peux vous en dire plus, j’ai l’impression que si je vous dis ce qui sert de base au récit intitulés « Monuments », je vous déviderai le fil sans vous en dire l’intensité, idem pour « On ne parle pas comme ça au Texas ». J’aurais pu trouver une citation forte dans chaque récit mais dans celui que j’ai choisi c’est un grand-père qui parle à son petit-fils : « Tu ne peux pas t’excuser d’avoir tué mon garçon, ni d’être mort d’ailleurs. Ça rime à rien. Ou bien t’es trop mort pour prononcer les mots ou t’es trop mort pour les entendre. » Et je me dis qu’il y a là matière à film pour un certain réalisateur-producteur nommé Clint Eastwood. Aussi bien dans le genre sujet que dans le genre manière de raconter.
Bonnes lectures lentes.
Des hommes en devenir
Auteur : Bruce Machart
Editeur : Gallmeister
Collection : Totem
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