Une couverture attirante pour un exercice littéraire qui, pour moi, est un des plus délicats : romancer la vie d’un personnage historique. C’est-à-dire faire vibrer le lecteur avec des faits précis indiscutables, authentifiés, émouvoir. Et Mireille Calmel maîtrise l’exercice à merveille.
Jeanne de Belleville ne partage pas la haine paternelle et familiale à l’égard de la famille Clisson et se trouve même sous le charme d’Olivier de Clisson, ce qui lui vaut une solide dérouillée de la part de son père difficilement et heureusement interrompue par la mère. Une mère qui mourra peu après mais aura éduqué sa fille de façon remarquable, en faisant une personne accomplie, hélas ‘vendue’ par son père à un cousin. Pendant une absence de son mari, elle combat avec des villageois une horde de loups, tue le chef de meute et fait l’amour avec Olivier et se retrouve enceinte… Grâce à sa servante fidèle, elle protège sa fille…
Je vous laisse découvrir la suite et je précise que tout cela se déroule au XIVe siècle pendant la guerre de cent ans entre la France et l’Angleterre. C’est l’époque de Thierry la Fronde et de Jeanne d’Arc. Alors que la vie de Jeanne est sereine avec son mari Olivier et ses enfants, les trahisons qui semblaient éteintes se rallument et le roi de France fait de l’individu accompli Jeanne ce qu’elle est devenue pour la population : La tigresse bretonne, la Lionne sanglante. Un vrai chef de guerre, un corsaire…
Attention ! Il est difficile de s’extraire de la lecture une fois que l’on a commencé. Pourquoi ? Pour deux raisons : c’est bien écrit. Les temps forts sont suivis de temps plus faibles qui reposent et relancent, le passage de la chasse au loups avec les villageois en est un exemple. C’est historique et l’on veut savoir le sort réservé à Jeanne par l’Histoire. Un excellent livre de vacances.
Bonne lecture.
D’écume et de sang
Auteure : Mireille Calmel
Editeur : XO
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