Les confessions de l’Ange Noir

On appréciera l’intensité de l’illustration de couverture qui ne trahit pas les illustrateurs de l’époque (Di Marco, Gourdon, Jef de Wulf, Brantonne). Généralement les écrivains n’aiment pas que l’on exhume leur production dite « alimentaire ». Celle qui fait bouillir la marmite pendant que l’auteur rédige sa grande œuvre qui peut lui apporter le Goncourt. Certains d’ailleurs recyclent ces productions avec plus ou moins d’améliorations.

Avant de rencontrer une gloire certaine avec les enquêtes du commissaire San Antonio, Frédéric Dard a donné à lire entre autre « Les confessions de l’Ange Noir » (on notera pour mémoire que le catch français si bien commenté par Roger Couderc pour la télévision connaissait dans le même temps un Ange Blanc fort célèbre). Quatre aventures d’un voyou dont le premier crime est d’avoir tué sa mère en naissant et qui ne s’embarrasse d’aucune « morale », d’aucun scrupule… Racontées à la première personne, ces histoires censées se dérouler aux États-Unis ont lieu dans un étrange décor de pacotille, de carton-pâte qui n’existe que selon les besoins du héros. Imaginez un citoyen US qui ne boit que du Cinzano et qui parle un argot bien français/parisien d’avant la deuxième guerre mondiale.

On peut voir là un brouillon du célèbre commissaire, une esquisse plutôt. Une répétition. Mais ne croyez pas que cela tienne de la caricature, du fond de tiroir. Les obsessions, les valeurs défendues par ailleurs par Dard sont bien là… Et les amateurs de son style, de ses jeux de mots, de ses trouvailles et « lycée de Versailles » ne seront pas déçus. Attention, sur la plage ne riez pas trop fort vous risquez de vous faire remarquer.

Bonne lecture.

Les confessions de l’Ange Noir
Auteur : Frédéric Dard
Editeur : Fleuve

www.fleuve-editions.fr

Les confessions de l'Ange Noir
5.0Note Finale

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