Cette chaise est libre ?

En couverture : « A Saint-Cristol-de-Rodières » de Guillaume Lavigne, 2010, collection de l’artiste. Et je me permettrai de trouver que non seulement c’est assez subtil mais qu’en plus c’est dans l’esprit de l’œuvre que cela illustre. Un sous-titre précise Dernières nouvelles d’Anatole. Et je m’amuserai à penser que le A. qui parasite le nom de l’auteur pourrait être l’initiale d’Anatole.

Vous devez vous douter que pour rédiger mes chroniques quand je lis un livre je prends des notes… Là j’ai noté trois citations – mais peut-être ne vous en livrerai-je que deux, quatre noms de personnes : Montaigne, La Fontaine, Voltaire, Ardisson. Je vous laisse le plaisir d’ajouter les prénoms. La première citation est la suivante :

« Pour ma part, le fait que de distingués critiques aient cru bon de me classer parmi le auteurs drôles a beaucoup nuit à ma carrière. » Et, disons-le tout de suite, je ne suis pas de ces « distingués critiques » car je ne trouve pas Jacques A. Bertrand drôle. Je le qualifierai plutôt d’ironiste amusant et, au pire – si je puis dire -, de moralisateur. A la manière des gens cités plus haut. Il raconte une historiette dont il est ou non le protagoniste et vous lance en conclusion une petite phrase assassine qui vous donne à penser… et concerne beaucoup de personnes. Et cela avec un style si économe qu’on pourrait le croire radin. Vous vous êtes peut-être étonné de trouver Ardisson (Thierry) dans la liste, c’est tout simplement pour son côté rosse gratuit. Bertrand est plus subtil, mais en l’occurrence ce n’est pas difficile.

Comme je suis gentil, je vous livre la deuxième citation : « Le code de politesse et de tolérance que des études anciennes, jadis qualifiées d’humanités, m’ont inculqué m’incite à tenir le véganisme pour une religion comme une autre. » Intéressant, non ? La troisième et dernière dans la foulée : « (La dépression est l’excuse souveraine de la grande paresse intellectuelle moderne.) ». Vous avez compris : sous des dehors de lecture agréable, ce petit livre s’interroge sur la place de l’individu dans le monde et nous propose d’abandonner un temps notre zone de confort tout en nous offrant par le biais de l’ironie le pouvoir de souffrir de dépression.

Bonne lecture dans les transports en commun pour une éventuelle contagion.

Cette chaise est libre ?
Auteur : Jacques A. Bertrand
Editeur : Julliard

www.julliard.fr

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5.0Note Finale

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