Barbe bleue

Barbe bleue

Je voudrais commencer cette chronique par une petite anecdote. Il y a peu, dans un de ces jeux télévisés que le public semble affectionner, à la question « Qu’y a-t-il derrière la porte que Barbe Bleue interdit à sa jeune femme d’ouvrir pendant son absence ? » et alors que la bonne réponse était proposée avec d’autres, une candidate a répondu « un jardin extraordinaire »… J’avoue avoir été sidéré. Il me semblait que le conte de Barbe Bleue était connu de tous et de toutes…

En quatrième de couverture dans la présentation de l’auteur on insiste sur le fait qu’il a bénéficié d’une préface du poète Jean Tardieu. Ce qui n’est pas rien. Mais quand vous lirez cette pièce, vous constaterez, comme moi, que Jean-Loup Philippe n’a pas besoin que l’on vante ses mérites. Il le fait lui-même avec assez de verve pour éviter qu’un autre les lui serve… En effet, sa pièce, cette version de Barbe Bleue, est un petit bijou qui, servi par des comédiens de talent, devrait trouver un large public. Imaginez un Barbe Bleue qui serait allé faire un petit tour chez le camarade Sigmund pour se regarder et s’entendre étendu sur le divan… et qui serait revenu vous présenter sa pièce et sa famille élargie. Un Barbe Bleue conscient de ses travers mais inféodé à son entourage… son épouse quant à elle ayant conservé intacte sa curiosité… Il faut dire qu’ici, et comme d’habitude, elle fait un peu figure de gourde. L’autre aspect intéressant de la pièce est le sens de l’ellipse dont fait preuve l’auteur. Il aurait pu nous donner une pièce en trois actes en montrant tout ce qu’il sous-entend, mais il nous laisse justement imaginer à notre façon ce que l’on ne voit pas… C’est ce que l’on appelle faire participer le spectateur, en quelque sorte.

A lire et à voir.

Barbe bleue
Auteur : Jean-Loup Philippe
Editeur : Harmattan

www.editions-harmattan.fr

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