Aubes trompeuses
On regardera attentivement l’illustration de couverture, elle est due à l’écrivain qui, sauf erreur, enseigna le dessin et l’on découvrira des silhouettes qui semblent à la fois se promener dans le ciel et tomber du village installé sur le rocher volant… il s’agit d’un recueil de nouvelles dont une seule est inédite et une autre allongée et remaniée, les autres ayant paru dans des supports plus ou moins éphémères.
Première remarque : s’il vous fallait une preuve du talent de l’auteur, la voilà. On trouve dans ces pages une assez grande variété de styles et pourtant Andrevon raconte le plus souvent à la première personne. On se doute de la principale difficulté qui ressort de ce choix : varier les personnages et surtout leur manière de penser. Chaque nouvelle existe d’abord parce qu’elle est écrite dans le style qui lui convient le mieux pour traduire l’ambiance, les idées que l’auteur met en pages.
Deuxième remarque : pour ce qui est de la lecture suivez mon habituel conseil de « compte-gouttes » auquel j’ajoute celui de ne pas nécessairement suivre l’ordre choisi pour le sommaire. Andrevon est un nouvelliste qui parvient facilement à créer un univers par nouvelle – au point que parfois cet univers est plus important que l’intrigue et l’action. Bien sûr chacun est libre de préférer tel ou tel texte à tel autre. Pour ce qui me concerne je vous recommanderai : « Le jardin extraordinaire » à lire en dernier en guise d’apothéose. D’une part, et sachant qu’Andrevon est aussi Auteur-Compositeur-Interprète – vous trouverez sans doute ses CD sur son site – ce texte est un hommage à quelques ACI (il m’étonnerait que ceux cités dans ce texte ne soient pas à votre panthéon), et d’autre part, il est écrit de manière poétique et utilise la citation comme les jazzmen en la glissant dans la composition. Un morceau de choix.
Pour une lecture tranquille au soleil vespéral d’automne…
Bonne lecture.
Aubes trompeuses
Auteur : Jean-Pierre Andrevon
Editeur : La clef d’Argent
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